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Message par crodan00 Lun 14 Mar - 7:35

Comment un sapin devint un arbre de Noel


contes et légendes  Fond-e10

Pas de Noël sans sapin ! Qu’il soit naturel et répande dans la pièce une bonne odeur de résine ou artificiel; qu’il soit grand ou petit; vert ou blanc; garni de boules ou de guirlandes électriques, de bougies; de bonbons ou de cadeaux, vous êtes-vous jamais demandé pourquoi c'est cet arbre-là et non un autre qui a été choisi pour faire un arbre de Noël ?
Lorsqu’il trône au centre de la pièce, tout paré du bas au faîte d’étoiles, de cheveux d’anges, de lumières, il semble tellement majestueux, qu’il est bien difficile de deviner qu’il est en vérité le plus modeste de tous les arbres. Et c’est justement à cause de sa modestie qu'il a été choisi pour apporter la joie de Noël aux petits et aux grands.
Lorsque l'Enfant Jésus naquit, il eut dans le monde, une grande effervescence. Toutes les choses animées en eurent une joie immense. Chaque jour, des gens venaient de partout pour voir le petit enfant, et lui apporter d'humbles présents. A proximité de l'étable où il était né, se trouvaient trois arbres : un palmier, un olivier et un sapin. En voyant paser tous ces gens sous leurs branches, l’envie leur prit de donner, eux aussi, quelque chose à l'Enfant Jésus.
- Je vais prendre ma plus grande palme, dit le palmier, et je la mettrai près de la crèche, pour éventer doucement le Petit Enfant.
- Moi, je presserai mes olives pour oindre ses petits pieds, dit l'olivier.
- Mais moi, que puis-je donner à l'Enfant ? demanda le sapin.
- Toi ? dirent les deux autres. Mais tu n’as rien à offrir. Tes aiguilles pointues piqueraient le Bébé, et tes larmes sont résineuses, elles sentent et collent bien trop fort.
Le pauvre sapin se sentit très malheureux, et il dit avec tristesse :
- Vous avez raison. Je n'ai rien d'assez bon pour être offert au Petit Enfant.
Un ange qui se tenait là tout près, immobile, entendit ce qui se passait. Il eut pitié du sapin, tellement humble et dépourvu d'envie, et il résolut de l'aider.

Dans le ciel, l’une après l’autre, les étoiles s’allumaient et commençaient à briller sous la voûte. L'ange alla demander à quelques-unes d’entre elles de descendre et de se poser sur les branches du sapin. Elles le firent volontiers et l’arbre se trouva tout illuminé.
De l'endroit où il était couché, le Petit Jésus pouvait voir l’arbre et ses yeux se mirent à briller devant les belles lumières. Le sapin s’en trouva tout réjoui.

Bien longtemps plus tard, les gens, qui ne connaissaient pas cette histoire, prirent l'habitude de faire briller dans chaque maison, la veille de Noël, un sapin tout garni de bougies allumées, tout pareil à celui qui avait brillé devant la crèche.
Et c'est ainsi que le sapin fut récompensé de son humilité. Il n’existe certainement aucun autre arbre qui éclaire autant de visages heureux !

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Message par crodan00 Mer 16 Mar - 6:52

Ghardaïa, Sidi Bou-Gdemma et Madame Facile


On dit qu'au moment où elle était allée puiser de l'eau assez loin dans l'oued, la caravane qui l'avait amenée était repartie et qu'elle n'avait pu la rejoindre.

On chuchote qu'elle avait été abandonné volontairement parce qu'elle attendait très jeune encore un enfant. Elle resta donc seule, dans la grotte qui servait de grenier à sa tribu, c'est-à-dire où celle-ci entreposait les dattes et le grain qu'elle avait peut-être reçus pour salaire d'un travail agricole, ou qui provenaient des terres qui dans les environs leui appartenaient.

La Daya, ainsi l'appelait-on, ne manquait donc de rien si ce n'est de compagnie. Le soir, pour effrayer les bêtes et se réchauffer, elle allumait dans son trou un grand feu. Les nomades croyaient cette grotte hantée et craignaient son approche.

A peu de distance de là, sur la colline où est maintenant bâtie cette mosquée qui porte son nom, le cheikh Sidi Bou-Gdemma arrêta ses chameaux et planta sa tente. Tandis que son esclave noir lui servait du thé, il aperçut la lueur de ce feu qui effrayait les gens de la vallée. "Va voir, dit-il à l'esclave, ce qui habite ce trou et rapport-moi ce que tu auras vu."

Le Noir y alla, tout tremblant, car il etait supertitieux et faisait nuit. Il s'approcha de l'entrée et hâtivement, prêt a fuir, cris : "Qui que tu sois, djinn ou être humain, dis-moi qui tu es, mon maître désire le savoir."

La Daya apparut au-dessus des flammes. Or elle était, nous l'avons dit, très jeune et, malgrès sa crainte, l'esclave ne put que remarquer sa beauté. En même temps elle criait d'une voix claire et rassurante : "Je suis femme, tout ce qu'il y a de plus femme. Va le rapporter à ton maître."

L'esclave y courut, encore tout ému. Il dit tout ce qu'il avait vu et entendu. L'apparition, pour n'avoir pas été terrifiante, le portait à l'enthousiasme.

Cheikh Sidi Bou-Gdemma le calma et médita longuement, les yeux sur la lueur qui s'était faite plus brillante. Finalement, il dit : "Va demander à cette femme si elle accepte de m'épouser."

Le Noir y courut encore. "Femme, lemaître te demande si tu veux l'épouser.
chose facile !", s'ecria la Daya.

Le nom lui resta, de Madame Facile. Sidi Bou-Gdemma en fit sa femme, et comme semble-t-il, le dernier groupe de bâtisseurs venant de Melika arrivait, à la recherche de l'emplacement de la dernière ville, ils s'allièrent avec Sidi Bou-Gdemma pour fonder Ghardaïa, sur la colline de la caverne.



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Message par crodan00 Ven 18 Mar - 6:33

La légende d'alice


contes et légendes  Sirene11

Il était une fois une fille qui se prénommait Alice. Alice possédait une force extraordinaire, elle avait le pouvoir de changer des choses en ce quelle voulait, elle détenait une incroyable beauté dont les hommes étaient fous amoureux et les femmes extrêmement jalouses. Mais elle avait aussi un défaut, ce défaut était que ces magnifiques cheveux blonds s'emparaient de tout se qui était à leur portés, que ce soit une chose ou une personne. c'est pour cela quelle ne devait plus remettre les pieds dans une ville, un pays ou encore un continent . Elle avait fait appel à une magicienne capable de la transformer en poisson, depuis elle vivait sous l'eau.


Un jour se promenant un peu trop loin de chez elle, elle se retrouvât dans un filet. Le pêcheur trouvait ce poisson très beau, il décida de ne pas le vendre et de le garder. Le lendemain c'était l'anniversaire de son fils, le pêcheur qui était si pauvre n'avait rien à lui offrir.
A l'instant ou il allait partir, il vit le poisson nager dans le récipient en terre ou il l'avait mis, il décida de l'offrir à son fils. Son fils s'appelait Jean, il avait bon coeur et il fut très content de son cadeau.
Après avoir bavardé devant une bouteille de cidre, son père s'en alla, mais avant de franchir la porte, il rappela à Jean qu'il fallait qu'il trouve une femme et qu'il fonde une famille. Le jeune homme promit à son père que dans quatre semaines il en aurait trouver une.

Deux jours plus tard, il remarqua que son poisson avait mauvaise mine, alors il décida de le relâcher en mer. Le soir même, il prit la petite barque de son père et s'en alla vers le large en pleine nuit. Mais soudain le vent se mit à souffler, à souffler très fort et la petite barque se renversa. Jean ne savait pas nager et il crut que sa dernière heure était arrivée. Quand, surgissant de nulle part une jeune fille le prit par son poignet et le tira jusqu'à la berge et elle attendit qu'il se réveille.

Quand il ouvrit les yeux et qu'il vit la jeune fille il prit peur, mais Alice lui expliqua son histoire et quand elle eut fini il ne la craignait plus. De but en blanc, une queue de poisson remplaça les jambes de la fille.

Elle le reprit par le poignet et l'entraîna dans l'eau. Tout à coup, un château de coquillage se dressa devant lui, il était émerveillé. Alice l'invita à entrer. A l'intérieur c'était encore plus merveilleux : elle poussa une porte et ils se retrouvèrent dans une grande pièce ou se trouvait aussi un homme assis sur un trône : "c'est mon père " dit Alice à Jean.


Jean se tourna vers l'homme dont parlait Alice et il vit qu'il lui faisait signe d'avancer, alors il obéit et il avança. Quand il se retrouva à la hauteur du père d'Alice, il s'inclina, et il vit qu'une couronne en or ornait sa tête, il comprit donc que c'était un roi et qu'Alice était une princesse puisqu'elle était la fille du roi. Jean se relevât mais toujours en laissant sa tête légèrement inclinée vers le bas.

Il demanda au roi la main de sa fille. Le roi soudain devint embarrassé, il regarda Alice puis Jean et d'un air grave il dit à Jean : " je ne peux pas te la donner , je l'ai promis à quelqu'un d'autre "
Après cette réponse, Jean sentit la colère monter en lui mais il se retint et s'en alla sans même dire un adieu. Quant à Alice, elle qui ne savait pas quelle était fiancée et bientôt mariée, elle s'évanouit. On la transporta dans sa chambre et depuis elle n'en sortait plus.

Jean quant à lui essayait de l'oublier, alors il aidait sa mère à la boutique. Un jour, ils eurent la visite d'un assez grand homme accompagné d'une très belle jeune fille. Jean en tomba tout de suite amoureux, et il en oublia Alice. Sa mère voyant cela fut bien contente qu'il aime enfin une fille et elle proposa à l'homme qui accompagnait la jeune fille de faire le mariage dans deux mois, car l'homme avait aussi comprit.

La jeune fille s'appelait Marina, elle avait dix-huit ans, elle était d'une grande beauté mais son coeur renfermait la méchanceté et Jean ne s'en apercevait pas .
Alice quant à elle, était promise au frère de Marina, qui n'était pas plus gentil que sa soeur .
Un jour d'été, Jean décida d'aller pêcher. Mais quand il fut au large, il aperçut au loin un petit poisson couleur or qui barbotait à la surface . Jean comprit tout de suite qu'il s'agissait d'Alice. Il nageât le plus vite qu' il pût jusqu'à elle, mais en vain, elle s'éloignait. Soudain, il fut aspiré vers le fond de l'océan. Il se retrouva devant le palais d'Alice qui semblait abandonné.


Il entra et il traversa tout les couloirs qu'il avait déjà traversé en compagnie d'Alice, mais là , il n'eut pas la même sensation de grandeur et de beauté , tout était calme, triste, sombre ...

Mais soudain, il entendit des rires qui venait du jardin. Il se précipita pour voir ce qu'il se passait et il vit Alice en robe blanche assise à coté d'un beau jeune homme qui lui tenait la main. Ils étaient à table avec d'autres personnes que Jean ne connaissait pas. Il devina que le jeune homme était le fiancé et même peut-être, mari d'Alice.
Cela le mit hors de lui et il déboula en trombe parmi les invités. Quand il arriva à la table d'Alice, il la prit par le poignet et ils remontèrent à la surface. Alice pensait qu'il était parti dans un autre pays. Mais non, il était là bien vivant la regardant de ses beaux yeux bleus. Jean l'emmena jusqu'à la plage, mais là il redécouvrit avec stupeur quelle avait une queue de poisson. Alice voyant son mécontentement, lui dit :
- Je connais une magicienne - sorcière , qui pourra me l'ôter.
Jean alla chercher chez lui des draps et il mit Alice dessus , comme ça il pourrait la porter. Peu après, ils se retrouvèrent devant une grande porte noire...

Après un temps d'hésitation, ils entrèrent. Un long couloir se dressait devant eux , il était sombre, des toiles d'araignées pendaient sur les murs du couloir. Ils commencèrent à marcher .
Une heure plus tard, ils arrivèrent devant une pièce qui était dans le même état que le couloir. Une vieille dame, vêtu de noir, les cheveux en bataille, le teint blanc, les yeux livides, les regardait tout en marmonnant. Alice et Jean, effrayés, n'osaient plus bouger.

Après les avoir examinés, la vieille femme leur dit :
- Bonjour! entrez donc, je suppose que vous avez besoin de mes dons magiques.
Alice décida de parler la première et elle dit :
- Pouvez me mettre des jambes à la place de cette queue de poisson ?
La sorcière lui répondit :
- Non ! mais par contre je peux donner une queue de poisson à ton mari.

Jean accepta, et il se retrouvèrent tous les deux sur la plage et Jean en baissant la tête vit qu'il avait une queue de poisson , mais cela ne l'étonna pas.
Ils plongèrent dans la mer. Quelques minutes plus tard, ils étaient dans le jardin impérial.

Mais dès que le roi aperçu Alice, il se mit dans une grande colère ; il l'attrapa par le bras, et alla l' enfermer dans sa chambre. Quant à Jean, le roi l'enferma dans un cachot ... les oubliettes.


Un an plus tard ...

Le roi était gravement malade. Ses sujets avaient fait appel à tout les médecins du monde, mais en vain ...
Quant à Alice, son père ne voulait plus la voir, il l'avait fait rejoindre Jean, dans les oubliettes.
Mais un jour, Jean demanda à un garde :
- J'aimerais voir le roi ! J'ai su qu'il était malade. J'ai quelques diplômes de médecine.
Le garde lui répondit qu'il allait voir le roi pour lui demander une audience une demi-heure plus tard ...
le garde revint essoufflé, et il lui dit :
Le roi veut bien vous accorder une dernière chance d'être libre, suivez moi.
Quelques instants plus tard , ils entrèrent dans une grande chambre blanche, c'était la chambre du roi quand il était malade. Jean s'approcha et dit au roi :
Malgré tout ce que vous m'avez fait subir, je vais essayer de vous guérir.
Et il sortit de sa poche un petit flacon qui renfermait un sirop bleu. Il dit au roi de le boire et le souverain s' exécuta. Puis, Jean ajouta :
Maintenant, il faut que vous attendiez jusqu'à demain matin et, il se retira.


Le lendemain matin ...
Jean avait dormi une fois de plus dans le froid en compagnie d'Alice en espérant que son sirop marcherait. Puis, ce fut l'heure du pain sec et de l' eau ; mais à la place du garde habituel, le roi en personne vint les inviter à déjeuner en sa compagnie.
Jean était fou de joie !

Plus tard... Après avoir mille fois remercié Jean, le roi proposa un dimanche pour fêter les noces. Alice regarda Jean et Jean regarda Alice dans le blanc des yeux .

Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants

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Message par crodan00 Lun 21 Mar - 6:53

La légende de la nuit polaire


contes et légendes  Nuit-p10


C'était il y a très longtemps, au début de l'apparition des hommes dans le Grand Nord.
A cette époque, les Esquimaux étaient le peuple le plus heureux de la planète bleue. Ils disposaient d'une nourriture abondante, avaient de l’eau en suffisance et surtout ne se disputaient jamais. Le jour, ils jouissaient de la lumière du soleil et durant la nuit, ils profitaient de la clarté de la lune. Pour la tribu, tout était source de joie et prétexte à fêter.
Mais il arriva que trois d'entre eux, Itouk, Kakouk et Marouk, devinrent jaloux du bonheur des autres. Ils essayaient par tous les moyens de se quereller avec les membres de la tribu... mais sans succès. Ils décidèrent donc de s'attaquer à l'astre du jour, père de toute chose afin de le tuer. Ils souhaitaient ainsi que leurs compagnons soient privés de chaleur et de lumière, que la vie devienne difficile et que tous soient malheureux. Ils préparèrent leur attaque avec le plus grand soin : des flèches et harpons qu'ils projetteraient dans le ciel en plein midi.
Au jour dit, ils lancèrent leurs armes vers le soleil mais en vain. Tout ce qui était envoyé vers le ciel retombait sur la terre, brûlé par les rayons du soleil.
Nullement découragés, ils entreprirent de refroidir le soleil en lui envoyant d'énormes blocs de glace. Mais leurs résultats ne furent pas plus brillants. La glace fondait et retombait sur les attaquants.

Ils se réunirent alors dans l'igloo de Kakouk pour mettre au point une tactique qui leur permettrait de faire disparaître l'astre de la nuit. Ils y consacrèrent de nombreuses semaines sans trouver de solution.
Un soir qu'ils avaient beaucoup bu, ils regardèrent la lune et commencèrent à se moquer d'elle en l'injuriant.
Fort peinée, la gentille lune pleura longtemps de leurs méchancetés. Voyant que leurs insultes portaient, Itouk, Marouk et Kakouk redoublèrent leurs attaques pendant des jours et des jours.

La lune en eut assez. Elle confia son malheur au soleil qui décida d'intervenir. Ce que les trois esquimaux ignoraient, c'est que la lune était la soeur du soleil et qu'ils se voyaient deux fois par jour.

Il s'adressa tout d’abord à eux pour leur demander de cesser leurs attaques. Malheureusement pour la tribu, seuls étaient restés au village les trois vauriens, bien trop paresseux pour aller chasser. Ils n'écoutèrent pas l'appel du soleil et ils lui rirent même au nez.

Alors il se fâcha et décida de leur donner une bonne leçon dont tous se souviendraient : il disparaîtrait du ciel des Esquimaux six mois par an pour ne revenir que six mois plus tard.

Et c'est ainsi qu'apparut la nuit polaire.

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Message par crodan00 Mar 22 Mar - 5:25

La légende de la reine épine


contes et légendes  58742010

Il était une fois, il y a bien longtemps, un minuscule pays qui était si petit qu'il n'y avait trace de lui dans aucune carte. Ce pays, le monde fantastique, était gouverné par la reine des fées. C'était une dame magnifique, elle avait de longs cheveux blonds, de grands yeux gris et un sourire radieux. Ce pays était très prospère, on ne connaissait ni la peur, ni la faim, ni la soif, ni la misère, ni les guerres.


Ses habitants vivaient en harmonie avec les animaux et leur seule nourriture était faite de pétales de fruits ou de roses dont chaque espèce ou couleur apportait un pouvoir ou une essence naturelle indispensable à leur survie.

Les lacs d'eau, intarissables, étaient si clairs et si transparents que l'on pouvait voir les milliers de poissons couleur de feu qui y vivaient. Dans les forêts, le soleil se reflétait sur les branches en or ou en argent. Les gens ne connaissaient pas la misère car chaque fruit était enrobé d'une matière précieuse: toutes les cerises étaient recouvertes d'une enveloppe de diamant, les framboises de saphir, les poires de rubis, les pommes d'émeraudes, les pêches d'aigue-marine... une fois la précieuse enveloppe retirée, on pouvait manger le fruit juteux.


Les plumes des oiseaux étaient de soie, et la fourrure des animaux était de satin. Les robes des demoiselles étaient le plus souvent de tulles et plus rarement de soie ou de satin car il fallait attendre qu'un animal meurt de mort naturelle pour lui ôter sa fourrure ou son plumage. Les coutures ou broderies étaient de fils d'or blanc, et ornées de milliers d'éclats de cristal. les chapeaux étaient cousus fil par fil à la main, et les écharpes ou les gants n'existaient pas, car l'hiver n'existait pas.

Dans ce pays toutes les femmes étaient différentes mais toutes plus belles les unes que les autres et les hommes, tous des seigneurs, ne connaissaient pas la jalousie.


Mais ce pays était si petit que personne, sauf ses habitants, ne pouvait le trouver, les terriens en firent donc une légende. Idéalisé, le pays devint une véritable quête et une obsession pour le reste de la planète qui connaissait le froid, la peur et la misère.

Le monde, à cette époque, ne s'organisait alors qu'autour de la perspective de trouver ce beau pays. Les habitants du monde fantastique se faisaient de plus en plus de soucis à cause de cette frénésie qui touchait la planète.

La reine des fées, qui était la dernière de son espèce se tourmentait à ne savoir que faire. Si les terriens venaient à trouver le pays ils le pilleraient, tueraient toutes les bêtes, voleraient toutes les richesses, emporteraient toutes les femmes, videraient l'eau des lacs, et couperaient tous les arbres.

Leur terre ne serait plus et leur prospérité ne serait plus qu'une légende. La seule solution pour que le pays ne fusse pas envahie, était pour la reine de vivre comme le commun des mortels et de se marier avec un terrien qui serait aussi bon que les gentils hommes de son royaume. Mais la reine ne pourrait jamais tomber amoureuse, car les reines ne pouvaient pas.


Elle décida alors de quitter ses beaux atours et de s'habiller en terrienne, mais une fois le moment venu de partir elle dut laisser son cheval à l'écurie car sa robe couleur de neige et ses crins couleur de lune les trahiraient tous deux.

Elle fit donc ses adieux à son peuple, qui pour la première fois connut la douleur et la tristesse. elle prit son sac dans lequel elle avait emporté quelques sortilèges et quelques trésors et partit à pied sur le long chemin qui la mènerait hors de son royaume. Elle marcha pendant 100 jours et 100 nuits dans les forêts sombres et la neige froide que connaissait le monde extérieur. Puis elle arriva enfin à une auberge, où elle demanda une chambre pour la nuit.

Le lendemain elle partit très tôt pour la ville. Dans celle-ci où tout lui semblait plus dure, elle demanda, loua une chambre pour une année, dans un modeste logis.


Cinq mois étaient déjà passés, et déjà dans tout le pays tout le monde ne parlait que de cette merveilleuse femme qui tous les jours achetait une centaine de roses. Personne ne savait d'où elle venait, et personne n'avait vu si grande beauté. On dirait même que ses cheveux étaient d'or et que ses yeux étaient de diamants. Bientôt tous les hommes du royaume voulurent l'épouser, si bien que la reine des fées dut s'enfermer dans sa chambrette pour n'en sortir que la nuit ou dissimulée sous une cape. Elle allait chercher de l'eau fraîche et des roses pour se nourrir.


Un jour le fils du roi qui ne pouvait se marier tant il trouvait laide et sotte les demoiselles de son pays, entendit parler de la désormais légendaire beauté de la reine qu'on surnommait Epine, du fait de ses achats de roses.

Il décida de faire le plus grand et le plus beau bal que le monde n'ai jamais vu. Il envoya une carte à Epine qui lassée de cette banale vie de mortel décida d'aller au bal. pour l'occasion elle cassa l'écorce d'une cerise, et échangea l'écorce de diamant contre la plus belle robe de tous le royaume. C'était
une robe bleu couleur de ciel sur laquelle elle fit accrocher des éclats de diamants.


Elle brossa ses longs cheveux et loua un carrosse ou elle partit pour le bal. Quand elle arriva, tout le monde comprit qu'elle était la belle Epine. le roi l'aperçut et après avoir faillit s'étouffer il la désigna à son fils. Epine comprit que la fête avait été réservée en son honneur car le sol, les tables et les murs étaient recouverts de roses de toutes les couleurs, et bien qu'elle en eu l'eau à la bouche elle ne laissa rien paraître.

Quand le prince s'approcha de la fée, il eut les yeux brûlés par sa beauté. Il sut alors qu'il avait enfin trouvé la femme de sa vie. En effet, il avait entendu dire que la dame était d'une intelligence et d'une culture rare. Quant à elle, la reine qui n'avait que 20 ans, n'était pas dupe et sut qu'elle ne pouvait tomber amoureuse.


Deux mois passèrent, et le mariage d'Epine et du prince Constant fût célébré. La reine avait accomplie sa mission, et son royaume ne serait pas envahie, car désormais, le monde ne tournait qu'autour de la merveilleuse beauté de la fée. Même si son mari était très beau, gentil et très attentif à ses moindre désir, Epine souffrait de l'absence de son peuple, de ses amis, et de son magnifique cheval.

Elle savait qu'elle ne pourrait revenir chez elle qu'après avoir donné une fille aussi belle qu'elle, et qui aurait hérité de ses vertus magique. D'année en année, Epine s'attacha à son mari, ils s'entendaient merveilleusement bien et elle savait que si elle pouvait elle serait amoureuse de lui. Dix ans plus tard, la futur princesse soufflait ses cinq bougies. Mais les deux autres enfants n'étaient jamais venu au monde.


La reine, de plus en plus triste, demanda à son mari de la laisser retourner d'où elle venait pour une année avec leur fille, et elle jura qu'après elle reviendrait. Le prince accepta et la reine revint dans son pays ou elle éleva sa fille pour qu'elle puisse s'accoutumer à ses futurs taches de reine. L'année suivante elle revint avec sa fille et décida de repartir chez elle avec son mari.

Elle se dit qu'elle lui dirait toute la vérité, mais que si il ne voulait pas garder le secret elle devrait le tuer.


Epine, de son surnom, expliqua alors dans une conversation qui dura 10 jours et 10 nuits à son époux son histoire, et enfin lui demanda de venir avec elle. Il lui dit qu'il devait réfléchir, elle lui accorda une année entière pour qu'il puisse se décider. L'année suivante, la petite princesse qui se nommait Sarrinna avait 7 ans, et le temps était venu pour son père de donner sa réponse à sa femme.

Il accepta de partir avec elle. quand ils arrivèrent dans le monde fantastique, le prince pleura devant tant de beauté. 3 années plus tard la princesse prit le pouvoir et la reine des fées eu alors le droit d'aimer, car le royaume n'était plus à sa charge. Elle eut enfin droit au pur bonheur, elle aimait sa fille, son mari et tous deux l'aimaient aussi.


Quant au reste de la planète, les gens ne consacrèrent leur attention que sur la belle histoire, qui devint légende du prince et de la belle Epine qui disparurent un beau matin de printemps

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Message par crodan00 Lun 4 Avr - 5:11

La Légende de Persine et Mélusine


"Si vous essayez de voir une fée
En plein jour
En pleine lumière
En plein midi...
Ça marchera pas !
Les fées
On les surprend parfois à l’aube
Entre deux lumières
Émergeant de la brume
Ou sous la lune pleine"

Elinas, roi d’Écosse, a semé ses suivants au cours d’une partie de chasse. Il est maintenant seul, sur son cheval, au beau milieu de la forêt, gouttant à une tranquillité qui lui est assez peu familière. Il finit par déboucher dans une grande clairière au milieu de laquelle se trouve une fontaine. La fée Persine, reine des fées d’Écosse, s’y baigne. Elle n’entend pas le roi s’approcher, sans doute trompée par les éclats de la chasse qui se perdent dans le lointain. Elle est d’abord surprise, puis elle reconnaît le roi qui reste interdit, bras ballants, devant une telle apparition...
Le roi, en un clin d’œil, des sommets du pouvoir, des cimes de la richesse, tout roi qu’il est, le roi Elinas d’Écosse tombe... en amour.
La fée est sortie de la fontaine et se tient devant lui, magnifique et élancée, entièrement nue... Et le cœur d’Elinas bat la chamade, galope même !
Le cœur du roi se rend à cette femme qui semble si fragile
A cette reine de l’autre monde...
- Je m’appelle Persine, lui dit la fée. Je suis reine de mon peuple et nos deux destins sont désormais intimement entremêlés. Je sais lire les signes et déchiffrer les cœurs, sans jamais me tromper... Et c’est là mon pouvoir ! Nous allons nous marier, ô roi... Mais avant tu dois me promettre, que jamais tu ne chercheras à me voir du temps de mes couches.
Ainsi parle la fée, et le roi fait le serment attendu.

Les épousailles sont bientôt célébrées et le bonheur règne sur le pays. De leur union naissent trois filles : Mélusine, Mélior et Palestine. Il sont heureux...
Un temps...

Mais le bonheur, ça ne peut que se flétrir. Comme une fleur.

Mataquas, le fils maudit, premier né du roi, d’un premier mariage. Mataquas le jaloux, le fourbe... Mataquas pue-la-haine !
- Pourquoi donc, mon noble père, mon puissant roi, pourquoi cet interdit ? Il y a là-dessous, à n’en point douter, quelque mystère qu’on cherche à vous cacher, quelque trahison sur laquelle on ne voudrait pas que vous portiez les yeux, de peur de votre juste courroux. Ne point la voir du temps de ses couches... Vous êtes en votre royaume ! C’est vous qui commandez !
Le roi est noble et fier, alors au tout début, il refuse d’écouter les paroles de son fils. Manquer à sa promesse, il n’en est pas question une seule seconde...
Mais deux secondes, déjà, c’est bien plus long...
Et les jours
Les mois
Et le venin qui coule intarissable...
Le venin
Qui coule
Intarissable
Le roi est noble et fier, alors il finit par douter. Les démons le tourmentent et lui, seul, il résiste. Mais des démons, on en a toujours à ne plus savoir qu’en faire...
Elinas, roi d’Écosse, car il est noble et fier, entre dans la chambre où Persine baigne ses trois petites.
Persine pousse un hurlement, et au dessus du bruit des larmes de ses filles, désespérée elle lance à Elinas :
- Tu m’as trahie et nos cœurs se déchirent ! Désormais, et par ta faute, je suis perdue pour toi !
Sans un adieu, ni un dernier regard, elle s’envole en fumée avec ses enfants enveloppés dans une serviette rouge. La baignoire est vide, l’eau s’est évaporée, et l’on raconte qu’Elinas effondré l’a remplie de ses larmes.

Persine s’en est allée dans l’île enchantée d’Avallon. Elle y élève ses filles pendant quinze ans. Et chaque matin, un peu avant le jour, elle conduit Mélusine, Mélior et Palestine au sommet de la montagne Fleurie d’Eléonos. De là, elles contemplent le lever du soleil sur les rivages d’Écosse que l’on devine au loin.
- Voyez, mes filles, c’est là que nous aurions dû vivre, heureuses, si votre père n’avait pas manqué à sa parole. La joie aurait été notre quotidien alors que désormais nous sommes condamnées à cette misérable condition...
L’amertume, la nostalgie hantent le cœur de Persine qui ressasse sans arrêt le récit de sa tragique épopée.
Un jour, l’aînée, Mélusine, réunit ses deux sœurs en secret pour les entretenir d’un plan :
- Pendant ce temps qui est passé, j’ai bien réfléchi... Tout est la faute d’Elinas, notre père. Nous sommes maintenant versées dans les sciences magiques... Il serait juste qu’il paie encore plus durement le tourment dans lequel il nous a plongé.
Il serait juste
Qu’il paie
Encore plus durement
Le tourment dans lequel il nous a plongé !

Les sœurs acquiescent ; le roi d’Écosse se retrouve enfermé dans la montagne de Northumberland, que l’on appelle encore Brumblerio. A tout jamais...
Enfermé !
Il serait juste
Qu’il paie
Encore plus durement
Le tourment dans lequel il nous a plongé !

Les enfants sont cruels...

- Misérable filles ! leur dit leur mère quand elle apprend la nouvelle. Qui êtes-vous pour oser juger le destin ? Qui croyez-vous être pour vous substituer à son bras vengeur ? Qui pensiez-vous ainsi châtier ? Vous n’avez plus votre place sur l’île enchantée d’Avallon et nous devons ce jour nous séparer pour ne plus nous revoir.
Elle s’adresse alors plus particulièrement à Mélusine :
- Quant à toi, qui est la plus savante, toi par qui tout est arrivé, écoute maintenant quel est ton châtiment. Tu seras désormais, chaque samedi, Serpente du nombril jusqu’aux pieds. Si jamais tu viens à te marier, ton mari ne devra jamais te voir sous cet aspect ni connaître ton lourd secret. A cette condition tu vivras et mourras comme une femme, sinon tu connaîtras la solitude et les tourments sans fin ! Mais quoiqu’il en soit tu seras la source d’une noble et courageuse descendance qui commettra de hauts faits.
Adieu, ma première fille, et ne reviens jamais...
Les trois sœurs se sont séparées ; Persine, quant à elle, est restée en Avallon, toute seule avec ses souvenirs et son chagrin.
Mélior deviendra reine des étoiles filantes et Palestine princesse des cygnes blancs. Mais ce sont là d’autres histoires...
La jeune Mélusine va par les chemins, elle arrive en terre de France et erre dans les forêts du Poitou. Au fil du temps, son cœur s’apaise et une belle nuit, elle lit dans les étoiles qu’elle est désormais capable d’aimer. Alors, comme le soleil se lève, du plus profond d’elle jaillit un rire pur et cristallin...
Et le temps passe encore et une belle nuit, elle lit dans les étoiles que désormais elle pourra elle aussi être aimée. Elle se rend alors à la fontaine de Sé, au milieu de la forêt de Colombiers. Là, elle quitte sa robe et entre dans l’eau claire pour s’y baigner au clair de la lune.

Cette même nuit, le jeune Raymondin galope dans la forêt . Droit devant lui, il ne fait rien pour éviter les branchages qui viennent lui déchirer le visage. Il a mal, la douleur le déchire car la fatalité a fait de lui un meurtrier. En effet, lors d’un terrible accident de chasse il a ôté la vie à son oncle Aimeri, le comte du Poitou.
Il galope pour oublier.
Si seulement il pouvait oublier !
Il galope sur sa monture hors d’haleine qui l’accompagne au bout de la folie...
La chevauchée maudite débouche dans une clairière où soudainement le cheval se met au pas. Raymondin pose pied à terre... et il s’approche de la fontaine, comme hypnotisé.
- Je t’attendais, lui dit la fée. Il n’y a pas de mots qui puissent te consoler, pas d’actes qui puissent revenir contre le temps passé. C’est le destin, nous devons y faire face car c’est le lot de toute créature qui pense et qui respire au monde.

Et Raymondin, en un clin d’œil, des profondeurs de la folie, des abîmes du désespoir, là où l’obscurité est si opaque que l’on s’y prend les pieds et que l’on tombe encore plus bas, et que l’on se relève pour tomber encore, et bien Raymondin est illuminé... par l’amour.
- Il faisait froid, dit-il. Mais cette étrange chaleur tout d’un coup... C’est vous ?
- Mais non, c’est toi !
- ...
- Je m’appelle Mélusine. Je vais t’accompagner et nous allons nous marier, Raymondin. Mais avant, tu dois promettre, tu dois me jurer que jamais que tu ne chercheras à me voir le samedi. A cette seule condition nous serons heureux.
Et Raymondin fait le serment attendu.

Mélusine lui conseille de retourner à la cour du nouveau comte du Poitou et de lui dire toute la vérité sur l’accident de chasse. Raymondin écoute son conseil, on lui pardonne, et il obtient même pour son mariage le fief de Lusignan.
Peut-être la fée a-t-elle tiré magiquement dans l’ombre les ficelles du destin en faveur de Raymondin... Qu’importe, les premières démonstrations au grand jour de ses pouvoirs sont spectaculaires : la nuit précédent les noces, elle bâtit une chapelle où a lieu la cérémonie et la forteresse de Lusignan dans laquelle le jeune couple s’installe.
Le bonheur est là, le pays est prospère.
Chaque nuit, Mélusine fait construire des châteaux, des abbayes et des chapelles, au petit peuple de la terre. Gnomes, lutins, farfadets, korrigans, à son service, de quelques pierres et d’un peu d’eau érigent les tours, clochers, dressent vers le ciel édifices et villes entières avant que le soleil ne reprenne sa course. Vouvant, Mervent, les forteresses de Tiffauge, Talmont et Partenay, la tour de Saint-Maixent, les tours de garde de La Rochelle et de Niort, l’église de Saint-Paul-en-Gâtine, et bien d’autres... Toutes ont eut le même architecte : Mélusine. Et si un curieux surprend la bâtisseuse au travail, elle s’arrête et laisse le chantier en l’état. C’est pour cette raison qu’il manque une fenêtre à Merrigoute ou la dernière pierre de la flèche de l’église de Parthenay.
Personne ne s’étonne ! Comme si c’était normal...
Parfois aussi on entend son rire enfantin qui soulage les peines les plus lourdes à porter.

L’amour qu’elle partage avec Raymondin est sans faille, limpide comme l’eau de la fontaine de Sé. Elle lui donne dix fils !
Dix enfants bien étranges... Bizarres comme on dit...
Antoine porte à sa joue une griffe de lion, Guion a un œil plus haut que l’autre, Geoffroy avec sa dent de plus d’un pouce, Urian avec un œil rouge et l’autre pers, Oron aux oreilles phosphorescentes semblables à celles d’un chien, Froimond gros nez, Thierry l’homme-singe, Raymond qui est transparent, Armand haut-comme-trois-pommes, et Renon le plus grand mais dont la langue traîne par terre.
La famille est riche, alors on ne pose pas trop de questions...
Mais tout de même
A bien y regarder
Quand on réfléchit un peu
Ça saute aux yeux !
C’est pas normal !
Pas normal...

Combien de Mataquas pourrissent le monde ? Combien de vipères...
Raymondin a un frère, le conte Forez.

- Écoute-moi, mon frère, c’est le soucis de ton honneur et de ton renom qui a guidé mes pas. Ton bonheur seul m’importe et tu sais bien que je sacrifierais tout ce qui m’appartient pour toi. Écoute-moi, mon frère, on jase en ville. Tes enfants, ta femme qui se cache une fois par semaine... M’est avis qu’elle pratique le coït, l’accorte bougresse, avec le démon !

Raymondin est noble et fier, alors au tout début, il refuse d’écouter les paroles de son frère. Manquer à sa promesse, trahir la confiance, il n’en est pas question une seule seconde...
Mais deux secondes...
Le venin, distillé, purifié, corrosif, coule...

On jase en ville...
Tes enfants...
Ta femme...
L’accorte bougresse...
M’est avis qu’elle pratique le coït !

Raymondin est noble et fier, alors il finit par douter. Sa confiance s’effrite. Un samedi, rongé jusqu’en son cœur crépitant, il se rend devant la porte interdite. Avec la pointe de son épée, il en perce le bois et il peut bientôt voir tout ce qui se trouve de l’autre coté.
Dans une immense cuve de marbre blanc, sa femme se baigne. Elle peigne ses longs cheveux, nue de la tête jusqu’au nombril. Dans l’eau trempe une gigantesque queue de serpent qui claque de temps à autres et projette des éclaboussures jusqu'à la voûte de la chambre.
- Trahison ! hurle Mélusine. Nous sommes, mon amour, tous deux damnés ! Toi parce que tu me perds à tout jamais et moi car je retourne au monde des esprits errants et sans abris !
Et elle disparaît par la fenêtre, comme une tornade, en poussant une longue plainte.

On prétend qu’elle n’abandonna pas ses enfants pour autant, et qu’elle revint régulièrement la nuit s’occuper d’eux, jusqu'à ce qu’ils fussent en âge de se passer d’elle. Ils grandirent, et selon la prophétie de Persine, donnèrent naissance à d’illustres lignées.
Trois mois avant la mort de Raymondin, qui s’était fait ermite à Montserrat, Mélusine apparut à chacun d’eux ; vision d’une femme tourmentée et gémissante, tournoyant seule en peine dans le ciel. De nos jours, on l’aperçoit encore lorsqu’une forteresse de la famille est vendue, ou bien encore lorsqu’un des héritiers de ses fils est proche du trépas.
Âme damnée, âme perdue, âme en peine...
Mélusine, la fée rieuse, la fée bâtisseuse.
Mélusine la fée amoureuse.

Plus je dirai et plus je mentirai.
Le récit de la fête est déjà la moitié de la fête
Un mot dit à l’oreille est parfois entendu de loin
On gagne toujours à taire ce qu’on n’est pas obligé de dire
Méfiez-vous des histoires...
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Message par crodan00 Ven 8 Avr - 7:59

La lègende du maïs


Il y a bien longtemps, les tribus indiennes entrèrent en guerre les unes avec les autres. Il devint très difficile de circuler car chacun soupçonnait les voyageurs d'être des espions des tribus adverses. Pourtant, une pauvre vieille et son petit-fils allaient de campement en campement, cherchant une tribu qui voudrait bien les accueillir car ils n'avaient plus de famille. Mais partout, ils étaient repoussés.
Un jour, ils arrivèrent enfin chez des Indiens qui les invitèrent à s'asseoir près du feu et à manger avec eux. Le chef de la tribu dit à la vieille femme:

Vous pouvez rester avec nous, si vous ne craignez pas la faim. Il n'y a pas beaucoup de gibier sur nos terres, mais, le peu de nourriture que nous avons , nous serons heureux de le partager avec vous.

Nous n'avons pas besoin de grand-chose, répondit la grand-mère, et je travaillerai pour vous. Je m'occuperai des enfants pendant que les parents iront chercher à manger.
Le lendemain, comme d'habitude, les hommes partirent à la chasse, les femmes s'en allèrent cueillir des fruits, des plantes, et chercher de l'eau. Les enfants restèrent seuls. Quelle chance ils avaient de pouvoir jouer toute la journée, sans être embêtés par des grandes personnes !
Oui, mais ils n'avaient rien à manger... Les parents ne rentraient de la chasse ou de la cueillette que le soir, et leurs petits estomacs trouvaient la journée bien longue.
Ce jour-là, donc, les enfants jouèrent longtemps puis, quand ils commencèrent à être fatigués, la vieille femme les appela. Ils s'approchèrent d'elle, très étonnés.

Mais qu'est-ce que tu fais, grand-mère ? demanda l'un d'eux.

Je vous prépare de la bouillie de maïs, répondit-elle, en remuant une épaisse purée dans une grande marmite.

Les enfants n'en avaient jamais vu , mais dès qu'ils furent tous rassasiés, ils s'assirent autour de la vieille , comme des poussins blottis près de leur maman poule, et elle se mit à leur raconter de merveilleuses histoires.
Et désormais, ce fut pareil tous les jours. Grâce au mais de la vieille femme, les enfants ne connaissaient plus la faim,et en plus ils apprenaient toutes sortes de contes !
Les mois passèrent et, de jour en jour, la vieille femme paraissait plus fatiguée. Pourtant, elle préparait comme d'habitude le repas des enfants. Un jour, elle n'eut pas la force de se lever, mais à midi, son petit-fils trouva près d'elle la marmite pleine de bouillie. Elle lui dit :

J'ai semé du maïs et il a bien poussé. Mais il doit encore être arrosé et sarclé. Il faudra que tu t'en occupes, avec les autres enfants.

Ce furent ses dernières paroles, mais elle continua à donner la bouillie jusqu'à ce que les épis soient mûrs. Ce jour-là, quand son petit-fils entra dans sa tente, il ne la trouva pas. Personne ne la revit jamais : elle s'était changée en maïs.

Aujourd'hui encore, si vous regardez un épi enveloppé de ses feuilles, vous verrez des fils d'argent : ce sont les cheveux de la bonne vieille qui a apporté le maïs pour que les petits Indiens ne souffrent plus de la faim.

Adapté d'une légende des Indiens d'Amérique. Toutes les mythologies attribuenz à des personnages surnaturels le don des plantes nourricières fondamentales; ainsi pour la Grèce, Athéna fit jaillir l'olivier. Ici, le souvenir de la bienfaitrice se perpétue dans la plante : la barbe du maïs représente les cheveux de la vieille femme.

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Message par crodan00 Lun 18 Avr - 11:13

La légende du rossignol


contes et légendes  Rossig10

Cela se passait il y a bien longtemps ?
si longtemps même que la date exacte en a été oubliée ?
sur les pentes ensoleillées et arides de la montagne berbère. Dans l'entrelacement des branches noueuses d'un vieux cep de vigne qui avait poussé là, un couple de rossignols avait bâti son nid. Tandis que la jeune femelle couvait consciencieusement ses oeufs tout au long des jours et des nuits, le mâle, lui, volait à la recherche de moucherons sans trop s'écarter toutefois du nid, dont il assurait une garde vigilante.
C'était en juin, et la vigne, sous l'action bienfaisante du soleil, poussait magnifiquement.

Or, un soir, le rossignol, fatigué par des courses plus longues qu'à l'ordinaire, s'endormit profondément sur le bord du nid, pour ne s'éveiller qu'au matin. (© publié par Tamurth.net)A sa stupéfaction, il constata alors que sa femelle et lui-même étaient devenus prisonnier des vrilles de la vigne, dont la poussée exubérante avait formé durant la nuit une cage inattendue.

Après bien des craintes et des efforts, il parvint enfin à se libérer et à dégager sa couvée. Mais l'alerte avait été chaude.

Pour se tenir éveillé, et ne plus s'exposer à l'avenir à semblable péril, il prit la décision de chanter chaque nuit.

"Et ce chant, en souvenir de cette fâcheuse aventure, répète ? dit ?on ? dans son trille harmonieux, la phrase suivante : "je ne dormirai plus, jamais plus..."



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Message par crodan00 Mar 19 Avr - 6:38

La seconde vue


Un rude jour de neige, il y avait une pauvre veuve qui demeurait à Caisleân an Eacaéid (Castle Hackett) auprès de Cnoc Meagha, dans le comté de Galway; elle s'appelait Nôra Ni Mac Aodha (Mackay). Elle était pauvre. De son état elle était sage-femme.

Elle était dehors à ramasser du fagot pour faire du feu à ses enfants. Elle entendit le bruit d'un marteau derrière elle. Elle regarda et vit un petit homme vêtu d'une casaque rouge, d'un pantalon et d'un tablier de cuir; il battait du cuir sur un fer qui était sur ses genoux.


Elle pensa aussitôt que c'était le Nain-Cordonnier (1) qui était là, et elle avait entendu dire, dans le cours de sa vie, que si on le regardait sans le quitter des yeux, il livrerait son trésor, mais que, si on le perdait de vue, il partirait et qu'on ne le reverrait plus.


Elle s'avança vers lui, il fit un saut et laissa tomber son morceau de cuir par terre. Il lui dit :"Ramasse-le" Pendant qu'elle se baissait, le voilà parti ! Elle releva le cuir, et quand elle regarda, il était hors de vue. Son chagrin fut grand. Voici ce qu'elle dit :"J'ai perdu ma richesse, mais cela ne fait rien, l'aide de Dieu est plus près que la porte". (2)


Alors, elle mit le fagot sur sa nuque et elle retourna à la maison. Alors, elle vit venir un cavalier monté sur un cheval blanc. Il la salua et lui dit :


- Connais-tu une femme nommée Nôra Ni Mac Aodha qui est sage-femme ?
- Tu tombes bien, mon amour, je suis la femme que tu cherches.
- Si tu es cette femme, monte en croupe !


Il fit reculer son cheval jusqu'à une marche. Nôra se débarrassa de son fagot : elle monta sur la marche, de là elle sauta sur la croupe du cheval; il partit aussi vite que le pouvait le cheval; il dit que la reine Nuala, femme de Finnbhearra, était très mal quand il avait quitté le bruidhean (la maison des fées), - le cavalier qui était là était un des Bonnes Gens - il entra sous un long porche sombre qui traversait la colline.

Nôra fut prise de terreur quand elle se vit aller par ce chemin-là. Elle ne tarda pas à voir devant elle une demeure comme elle n'en avait jamais vue et comme elle pensait n'en voir jamais de pareille. On la conduisit à la grand-porte du bruidhean, et on la fit descendre de cheval.


Il y avait à la porte devant elle douze dames de compagnie. Chacune souhaita cent mille bienvenues à Nôra Ni Mac Aodha en l'appelant par son nom de famille.


- Puissiez-vous rester en bonne santé ! dit Nôra, comment avez-vous connu mon nom ?
- Cela n'a pas d'importance, Nôra, dit l'une d'elles.


On fit monter Nôra à la chambre de la reine; elles y laissèrent Nôra et se dispersèrent. Ce fut bien et ce ne fut pas mal. Nôra n'était pas entrée depuis longtemps qu'un petit garçon venait au monde. Il y eut une grande joie à la cour quand on apprit cette nouvelle.


Nôra dit ce qu'elle avait à faire. Elle habilla l'enfant et le donna à la reine dans son lit. Une jeune dame entra; la reine lui dit de conduire Nôra et de lui faire préparer quelque chose à manger. Nôra eut à manger et à boire comme elle n'en avait jamais eu auparavant et comme elle n'en eut pas après, depuis qu'elle avait quitté Caisleân an Eacaéid.


Nôra fut dans le bruidhean pendant un mois, et elle pensait qu'elle était dans le paradis; elle ne savait comment elle pourrait quitter un endroit si beau et si agréable que cet endroit-là; mais tout le cours de ce mois-là ses pauvres enfants furent dans un grand dénuement jusqu'à ce qu'elle revînt vers eux.


Aussi vite que la reine fut bien et put s'asseoir, elle sortit un jour elle-même avec ses dames de compagnie. Il y avait une auge en dedans de la porte. La reine, la première, plongea le doigt dans l'auge et le posa sur son oeil droit et chacune des autres femmes fit de même. Elles faisaient toujours ainsi en quittant le bruidhean pour être invisibles aux yeux des hommes vivants.

Quand elles furent sorties, Nôra se dit à elle-même : "Ce n'est pas plus pour vous que pour moi", et elle fit comme elles avaient fait.

Très peu de temps après, la reine paya Nôra et lui dit qu'elle ne la garderait pas plus longtemps loin de chez elle. La reine lui demanda si elle avait une vache.


- Non, mon amour, dit Nôra.
- Voici dix livres pour toi, et achète une vache. dit la reine.


Les vaches étaient bon marché en ce temps-là et elle se dit qu'elle pourrait acheter des provisions avec ce qu'elle aurait après avoir acheté la vache. Nôra quitta la reine en lui souhaitant santé et bénédiction.


Elle alla à la foire à Turlach Môr et alla acheter une vache.
Elle sortait de la foire quand elle vit douze femmes, les plus belles qu'elle eut jamais vues et en avant d'elles la reine qui venait à elle en traversant la foire.

Nôra tressaillit de surprise et alla souhaiter cent mille bienvenues à la reine et lui demanda comment était l'enfant :


- Il est très bien, dit la reine, mais avec quoi m'as-tu vue ?
- Je t'ai vue avec cet oeil-ci, dit Nôra en mettant le doigt sur son oeil droit.


La reine lui souffla sur l'œil et lui dit :


- Tu ne me verras plus jamais.


Nôra retourna chez elle bien affligée; ce n'était pas ainsi qu'elle avait pensé s'en retourner, au matin. Elle conduisit sa vache chez elle, et, tout compte fait, elle lui coûtait cher, la vache, puisqu'elle lui avait fait perdre l'œil droit.


Avec l'argent qui lui restait dans les mains après l'achat de sa vache, elle alla à Tuan et acheta des provisions. Elle vécut longtemps, borgne, mais jamais plus elle ne vit les Bonnes Gens (3) jusqu'à ce qu'elle mourût.



(1) Grêasaidhe Leipreachân, espèce de lutin qui fait de très petits souliers.
(2) Proverbe irlandais
(3) C'est la traduction exacte du mot irlandais duine-maith par lequel on désigne, dans certaines parties du Connaught, les fées appelées ailleurs sidhe. Ce mot correspond à l'anglais good people, qui a le même sens. En Normandie, on appelle quelques fois les lutins bons garçons

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Message par crodan00 Mer 20 Avr - 6:10

Le frene


contes et légendes  Frene-10

Dès que la neige commence à fondre et que le soleil réchaufffe la terre, les habitants de la forêt célèbrent la venue du printemps. Les jacinthes et les jonquilles se mettent à fleurir, dans leur jolie robe bleue, rose ou jaune. Les oiseaux sortent de leur nid et chantent gaiement en voletant de branche en branche. Les loirs se réveillent et sortent du long engourdissement de l'hiver.

Les arbres aussi se préparent. Ils revêtent leur nouvelle parure pour être élégants lors de cette grande fête.Les plus impatients et les premiers à bourgeonner sont les saules et les joncs qui poussent au bord de l'eau. Ainsi, ils peuvent se mirer à loisir et jouer les dandies. Puis viennent les bouleaux au corps mince et élancé comme celui des danseuses. Leur feuillage argenté les distingue des autres arbres; on dirait des jeunes filles poudrées impatientes d'aller valser.

Il fallut un peu plus de temps au vieux chêne centenaire pour se préparer. Il hésita longtemps avant de choisir la tenue qui le flatterait le plus. Enfin, il se fit faire par un tailleur habile un feuillage dentelé, qui le faisait ressembler à un respectable académicien.

Il n'y a qu'un arbre qui ne s'était occupé de rien. Il continuait à dormir, comme si la neige tombait encore, ou que le brouillard régnait en maître. C'était le frêne, que n'avaient réveillé ni le gazouillis des oiseaux, ni le bourdonnement des abeilles. Il continua même à dormir lorsque la douce pluie de mars entreprit de rafraîchir la forêt. Il fallut que la brise tiède aille chercher du renfort auprès d'un vent énergique pour que le frêne sorte de sa léthargie. Alors, il ouvrit timidement un oeil, et s'étonna de voir, tout autour de lui, les arbres qui avaient verdi.

Déjà ? Nous sommes au printemps ?

Et oui, grand paresseux ! répondirent les bouleaux.

Nous sommes tous prêts, habillés, pomponnés. Dépêche-toi, ou tu ne trouveras rien à te mettre. Tu ne peux pas rester ainsi, nu comme un ver !

Et les bouleaux se mirent à rire, bientôt suivis par les joncs et le chêne.

Alors le frêne, de peur de ne rien trouver, se prépara à la va-vite. Tellement vite, qu'il ne prit pas le temps de faire des essayages, ni même de choisir des feuilles à sa taille. Elles étaient petites, peu découpées et le feuillage n'était pas assez touffu pour dissimuler sa nudité.

Les joncs, les bouleaux et le chêne se moquèrent de lui :
On dirait que tu n'es qu'à moitié habillé !
Il te manque des feuilles ! On aperçoit ton tronc et presque toutes tes branches !
Hou ! Hou ! Il est presque nu !

Mécontent, le frêne reconnut que sa tenue laissait à désirer. Aussi, il résolut de se débarrasser très vite de ses feuilles lorsque viendrait l'automne.

Et en effet, à la fin de l'été, au moment où les jours raccourcissent, mais alors que le soleil est encore chaud et que les vendanges commencent à peine , le frêne s'impatienta.

Est-ce l'automne ? Ne sentez-vous pas souffler le vent du nord ?

Attends un peu, lui répondirent les autres arbres.Laisse-nous profiter encore du beau temps, et de notre belle parure. L'hiver est si long, nous aurons si froid, et plus de feuillage pour nous tenir chaud.

Mais le frêne s'en moquait. Au contraire ! Trop content de se défaire de son vêtement raté, il perdit toutes ses feuilles et se dressa tout droit dans la forêt, attendant l'hiver. Autour de lui, les joncs, les bouleaux et le chêne luttaient de toutes leurs forces contre la bise pour garder le plus lontemps possible toutes leurs feuilles.

Mais le frêne, étourdi, n'avait tiré aucune leçon de son expérience. L'année suivante, à la fin de l'hiver, il dormait encore et il oublia de se préparer à temps. Encore une fois, il resta mal habillé tout l'été, et fut le premier à se déshabiller lorsque les jours raccoucirent.

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Message par crodan00 Mer 4 Mai - 5:59

Le roi Baghai


Une épaisse forêt d'oliviers s'étendait entre le domaine de Baghai et celui de sa fille M'Toussa et le pays était si sûr que tous les jours le roi envoyait à sa fille un mulet chargé de figues sans conducteur. Le mulet suivait son chemin dans la forêt, présentait lui-même sa charge à M'Toussa et revenait à Baghai en portant des raisins.

Or, il arrive que le mulet arrive un jour sans raisin. Baghai fit faire des recherches et ses serviteurs découvrirent dans le djebel Mahmel (sud-est de Khenchela) les traces des pas d'un chameau. Cet animal ne pouvait être la monture que d'un envahisseur arabe. Aussitôt Baghai écrivit à ses filles de fuir en emportant leurs richesses. Lui-même fit enlever tous les trésors de son palais et n'y laissa que 02 colombes dont l'une était complètement déplumée.

Peu de temps après les Hilalis se répandirent dans le pays, le trouvèrent abandonné et parvinrent rapidement au chateau de Baghai. Toutes les portes en étaient ouvertes, sauf celles de la chambre qui contenait les colombes. Quand ils l'ouvrirent l'un des oiseaux s'envola ; l'autre resta entre leurs mains et ils trouvèrent sous son aile le billet suivant : la colombe s'est envolée avec ses plumes. Gardez l'oiseau déplumé" .

Episode de la Djazia et de Diab

Nous extrayons la légende suivante d'un très remarquable travail du conte Vayssière sur la tribu des Ouled Rechaich d'origine berbère, parlant encore le chaouia et qui habitait jadis l'Aurès . L'élément arabe représenté par quelques familles hilaliennes les pénétra vers le milieu du 11° siècle. Le chef de famille était un nommé Diab Ben Ghanem renommé entre tous par sa sagesse dans les conseils sa bravoure et sa vigueur dans les combats. On lui donnait le surnom de Bou Khebir , ceux qui le suivaient prirent celui de Bou Mokhaiber.

Etablie d'abord en Tripolitaine après son exode de l'Egypte cette fraction des Ouled Hilal descend des environs de Gafs vers le Sahara par Tamerza, Négrine et Ferkane, séjourne près de M'Sila donne son nom à la rivière qui y passe (Ouled Hellal ou Hila) pousse jusqu'à Badès sur l'oued El Arab , remonte peu à peu cette vallée jusqu'à Khenchela puis s'éparpillant à droite et à gauche laisse dans chaque point où elle fait séjour quelques familles fatiguées par la difficulté de la route.

C'est ainsi qu'on en trouve des traces en peu partout dans l'Aurès mais principalement dans le djebel Cherchar et les monts des Ouled Rechaich.

Les légendes relatives aux Ouled Hilal, à leurs luttes contre les berbères aux exploits de leurs chefs forment une épopée complète qui nous transporte aux âge héroîques et qui nous donne une idée fort exacte de l'esprit et les moeurs arabes ; amour loyauté chevaleresque à côté de ruses voisines de la duplicité, luttes épiques, récits de chasses, scènes de la vie nomade et pastorale, on trouve de tout dans ces chansons de geste dont l'ensemble constitue un véritable cycle héroîque d'un grand souffle poétique et d'une grande originalité. Elles sont en prose vulgaire mêlée de morceaux rythmés ; « les vers sont, disent les Arabes , à l'ensemble ce que le sel est à la viande ». Il est peu de tolba principalement chez les Ouled Rechaîch qui ne les connaissent pas ; elles font les frais des longues veillées autour des feux de bivouac, elles sont assez nombreuses pour qu'on puisse les varier presque indéfiniment.

Les auditeurs du reste ne se fatiguent jamais ; accroupis dans leurs burnous ils écoutent dans un silence religieux la voix du conteur qui s'élève au milieu du calme de la nuit ; de temps en temps un d'eux allonge son bras nu pour attiser le feu et la flamme jette alors un reflet plus vif sur tous ces visages bronzés et attentifs. Le spectacle de ces hommes immobiles dans le cadre merveilleux des nuits sahariennes frappe l'imagination autant que les récits du rapsode et on se croit transporté aux âges héroîques où Diab le Hilali courait la plaine à la poursuite de la Djazia.

Cette djazia joue un grand rôle dans l'épopée hilalienne ainsi que son amant Diab Ben Ghanem ; elle a donné son nom au tombeau romain qui se trouve un peu à l'est de Khenchela dans la plaine de Sbikha près du lieu dit Enchir Oum-Kif. Près de ce point se trouve aussi la Kouba de mergueb Ed Diab. Voici cette légende :

Au moment où la tribu avait planté ses tentes dans le Sahara vivait une jeune fille d'origine noble dont tous les guerriers célébraient la beauté ; elle s'appelait Djazia Bent Serkane . La tribu était fière d'elle et les plus belles chantées le soir autour des feux avaient été composées en son honneur.

Un jour Djazia avait réuni chez elle 40 jeunes filles nobles pour une réjouissance. Or ce jour-là un jeune homme de la même fraction du nom de Diab Ben Ghanem qui était orphelin et avait pour fortune 40 brebis et 01 bélier, avait mené son troupeau en pâturage dans le voisinage de la tente de la jeune fille. Remarque de loin une réunion de femmes il laissa son troupeau et s'approcha pour les voir de près.

Comme il les examinait il aperçut près de la tente de Djazia 02 vases dans lesquels celle-ci avait planté des artichauts ; ces plantes bien soignées portaient de beaux fruits qui donnèrent envie au jeune homme. Il tira son couteau les coupa et les mangea. Djazia l'aperçut et lui cria : « Za, Hif » le chassant ainsi en signe de mépris par le cri dont on se sert pour pousser les chameaux, et lui souhaitait une maladie habituelle de ces animaux. Diab lui répondit en vers : » Cette maladie est pour celui qui ne soigne pas son hôte - la verdure image du printemps doit être réservée à l'hôte ».

Piquée par ces mots, Djazia dit aux jeunes filles qui se trouvaient avec elle : »Allons prendre chacune une de ces brebis du troupeau de ce jeune homme ».

Elles firent ce qui leur était dit et rapportèrent à la tente les 40 brebis du Diab.

Ce que voyant celui-ci prit le bélier et l'apporta lui-même. Chacune des jeunes filles égorgea la brebis qu'elle avait apportée, Diab de son côté égorgea le bélier en disant :
»
La viande de mouton est la viande des amoureux,
elle est savoureuse
les agneaux et le lait caillé sont la nourriture des Arabes
une troupe puissante s'est jetée sur mon troupeau
les guerrières qui la composaient étaient en nombre égal aux brebis.
Elles ont laissé un bélier seul et appelant ses brebis,
comme une mère, par des bêlements plaintifs
ce bélier représentait ma part de butin
le mâle appartient toujours au mâle.
Toutes les brebis ont été égorgées,
j'ai égorgé aussi le bélier.
Tel est le cours du monde,
on est tantôt riche tantôt pauvre
mon bien a été mangé par des jeunes filles nobles ;
C'est un honneur et un heureux présage pour moi ».

Ces paroles et l'air de grandeur avec lesquelles elles étaient prononcées donnèrent à Djazia qui se dit : » Ce Diab Ben Ghanem est un homme ». Elle persuada à ses compagnes toutes filles de grande tente de demander chacune à ses parents une chamelle pour la donner à Diab Ben Ghanem en remplacement des brebis qu'il leur avait si galamment sacrifiées et qui constituaient toute sa fortune. Ce qui fut dit fut fait ; chacune des jeunes filles lui donna une chamelle et Djazia elle-même lui donna un chameau mâle.

Diab Ben Ghanem continua à garder son troupeau de chamelles comme il gardait son troupeau de moutons. Environ 01 an après comme il les avait menées en pâturage il vit venir à lui un homme qui conduisait 02 pouliches par le figure. Une d'elle, de robe blanche se roulait à terre et se relevait si lentement qu'elle ne tirait pas sur le licol et que son maître ne s'apercevait même pas de son manège Diab se dit que cette pouliche devait être de race et de merveilleuse vitesse ; il demanda au maître des pouliches qui était juif s'il voulait les vendre ; celui-ci répondit affirmativement . Diab lui demanda : »Combien veux-tu de la pouliche blanche ? » L'homme répondit : »Donne-moi tout ton troupeau, je te donne ma pouliche blanche ». Diab se récria. Après de longs pourparlers, le juif lui donna la pouliche pour 08 chamelle.

Diab dès ce moment conduisit toujours son troupeau avec cette pouliche blanche ; il lui donnait au lieu d'orge le lait de ses chamelles. 03 ou 04 ans s'écoulèrent et la pouliche blanche devint une belle jument. Pendant ce temps le troupeau de Diab s'était augmenté il était devenu presque riche avait pris une femme et un berger le remplaçait dans la garde de ses chamelles ; lui passait tout son temps à chasser . Il commença dès ce moment à prendre part aux razzias que les gens de sa fraction dirigeaient contre les peuplades voisines et bientôt sa réputation de vaillance et de courage s'étendit dans toutes les tribus. Vers ce temps-là la renommée de la merveilleuse beauté de la Djazia parvient jusqu'aux oreilles d'un juif marchand très riche qui parcourait les tribus pour son commerce. Ne pouvant la demander en mariage l'idée lui vint de l'enlever. Pour exécuter son projet il se rendit au douar de Djazia monté sur un cheval si vigoureux et si rapide qu'il ne lui croyait pas son pareil. Arrivé près des tentes il demanda suivant son habitude : »Qui veut acheter des bijoux, des bracelets d'or et d'argent » ? Djazia qui l'avait entendu dépêcha une de ses femmes avec mission de lui choisir 02 bracelets d'or.

La servante alla trouver le marchand qui après lui avoir demandé de la part de qui elle venait lui remit 02 bracelets pour les présenter à sa maîtresse. Celle-ci les trouva d'un beau travail mais après les avoir essayés les renvoya en disant qu'ils étaient trop grands. Le marchand remit 02 autres bracelets d'un beau travail aussi mais qui cette fois se trouvaient trop petits.

Comme la servante les rapportaient encore, le juif lui dit : » Prie donc ta maîtresse de venir essayer elle-même. C'est seulement en voyant son poignet que je pourrais lui choisir ce qu'il lui faut ».

La Djazia avertie par sa servante sortit de la tente et s'approcha de l'étranger qui était à cheval. « Pourquoi ne mets-tu pas pied à terre » . Il lui répondit : « Je suis pressé et ma marchandise n'est pas encombrante. J'ai d'autres douars à visiter. Essayer vite et je vais partir » . La Djazia s'approcha sans défiance. Comme elle tendait ses mains au juif pour lui montrer la grosseur de ses poignets celui-ci la saisit attira la jeune fille à lui, l'enleva sur sa selle et partit à fond de train.

Immédiatement les gens du douar qui avaient assisté sans avoir eu le temps de s'y opposer à cet enlèvement si audacieux sautèrent à cheval et se mirent à la poursuite du ravisseur appelant à leur aide les gens du douar voisin. Ce jour-là Diab Ben Ghanem était allé à la chasse avec 02 de ses amis, Zidet Bou Zid. Les chasseurs avaient tué une gazelle et s'étaient arrêtés pour en faire cuire un quartier .

Leurs chevaux étaient près d'eux. Les brides pendant à terre mâchant leurs mors encore blanche d'écume. Tout à coup la jument blanche de Diab leva la tête, dressa les oreilles et hennit longuement. Diab s'écria : » La jument blanche hennit, serait-elle donc inspirée ? ou la tribu est razziée ou la Djazia est enlevée » .

Les 03 hommes sautèrent à cheval et se dirigèrent vers leur douar. En arrivant ils apprirent l'enlèvement de Djazia et sans mettre pied à terre se lancèrent à la poursuite du ravisseur. Ils ne tardèrent pas à atteindre en suivant leurs traces les Ouled Hilal qui poursuivaient l'audacieux marchand ; ceux-ci par l'effet même de leur poursuite s'étaient échelonnés suivant la vitesse de leurs chevaux. Diab dont la jument avait autant de fond que de rapidité les dépassa l'un après l'autre et à la tombée de la nuit se trouva sur les talons du Juif. Dès qu'il arriva à portée de voix il cria à Djazia qui tournait la tête pour voir si en poursuivait son ravisseur. « O celle dont les yeux sont semblables à ceux d'une jeune gazelle, - dont les joues brillent comme un soleil, - dont les bras ont l'éclatante blancheur des sabres hindous, - O mon amante de toutes les nuits - pour qui mon coeur brûle d'amour, - O Djazia ! n'aie aucune crainte, - de mes mains je ferai pleurer ce juif fils du pêché, - et nous retournerons en paix à notre campement ».

Diab aurait pu dès ce moment atteindre le Juif mais il pensa que s'il le faisait les autres poursuivants arriveraient presque aussitôt sur lui et qu'il ne pourrait rester un instant seul avec la Djazia . Il prolongea donc la poursuite en retenant sa jument toujours pleine d'ardeur malgré la longueur de la course fournie : A la nuit tombante il comprit qu'il avait assez l'avance sur ses compagnons pour n'avoir pas à craindre d'être rejoints par eux.

Il craignait d'autre part que l'obscurité grandissante qui servait ses projets en lui cachant ses traces ne favorisant la fuite du ravisseur. Il enleva sa bonne jument dans un suprême effort atteignit le juif embarassé de son fardeau et le perça de sa lance.

Diab et Djazia qui s'aimaient secrètement depuis leur 1° rencontre étaient donc enfin réunis ; seuls dans la nuit profonde, libres de se dire leur amour et de se le prouver loin des regards importuns et méchants. Djazia toute la joie de cette rencontre inespérée sentant son amour grandir encore pour celui qui venait de la délivrer des mains de son odieux ravisseur voulu aussitôt descendre du cheval du juif sur lequel elle était restée pour aller se jeter dans les bras de son libérateur et de son amant. Mais Diab bien qu'il eut autant de hâte qu'elle de la serrer sur son coeur n'oublia pas la prudence. Ne voulant pas compromettre celle dont l'honneur lui était plus cher que la vie , il sut pour un moment faire taire son amour et imposa silence aux désirs qui le consumaient. Il pria Djazia de rester en selle puis gagna un peu de terrain sur les cavaliers qui venaient derrière eux, et lui fit faire un grand détour de manière à entrer à leur douar en les évitant.

Ils marchèrent ainsi côte à côte pendant environ une heure. Diab prodiguait à sa compagne les paroles les plus tendres et celle-ci le coeur tout gonflé d'amour ne lui répondait que par des soupirs et des mots entrecoupés. A un moment leurs chevaux s'étaient rapprochés Diab se pencha saisit la jeune fille par la taille l'attira vers lui et posa longuement ses lèvres sur ses lèvres. Frémissant jusqu'au plus intime de son être et à moitié pâmée Djazia après un moment se dégagea de son étreinte : « O Diab ! murmura-t-elle d'une voix aussi faible que la brise du Sahara un soir d'été, Diab doux objet de mes rêveries de vierge, toi que j'aime depuis longtemps sans que ma mère le sache ton amour est encore plus doux que ton bras n'est fort ; je suis ta chose et ton bien. Ne me fais pas souffrir plus longtemps. Mets pied à terre et viens sur mon coeur !.

Diab lui répondit : « O Djazia ta salive est plus agréable à mes lèvres que la fraîche source de l'oasis après une longue course. Je t'aime depuis le jour où je t'ai vue pour la 1° fois et tout mon être frémit à la pensée que tu vas être à moi. Je te veux. Je te désire jusqu'à en mourir. Mais il vaut mieux ne pas descendre de cheval. Demain les cavaliers de notre tribu suivront nos traces et s'ils voient que nous avons mis pied à terre ils ne manqueront pas de médire et de soupçonner ta vertu. L'amour ne doit pas faire oublier la prudence et nous pouvons être heureux à l'insu de tous » .

Il dit et s'appuyant sur sa lance sauta légèrement sur le cheval de la jeune fille. Celle-ci qui avait compris son intention lui fit place derrière elle puis se tournant vers lui l'entoura de ses bras, le baisa sur la bouche et s'abandonna en fermant ses grands yeux de gazelle...

Après qu'ils se fussent livrés à toutes les ivresses de l'amour partagé, Diab Ben Ghanem remonta sur sa jumentqui était restée attachée à sa lance fichée à terre et les 02 amants se remirent en route. Ils marchèrent toute la nuit, toute la journée du lendemain et ne rentrèrent à leur douar que vers le soir. Cependant en les voyant revenir tous 02, les Hilailia se doutèrent que Djazia avait donné sa récompense à celui qui l'avait délivrée des mains de cet infidèle fils du mal. Ils envoyèrent 02 cavaliers suivre les traces laissées par les 02 jeunes gens pour voir s'ils avaient mis pied à terre et s'étaient reposés côte à côte ; les cavaliers rendirent compte 03 jours après que les traces étaient partout régulières et que nulle part Diab et Djazia n'étaient descendus de cheval.

Une partie des Hilailia accèptèrent leurs déclarations et admirent que la Djazia était sortie intacte de l'aventure. Il parut impossible à d'autres qu'un homme vaillant et courageux comme Diab venant de délivrer une jeune fille de la beauté de Djazia et restant en tête à tête avec elle durant toute une nuit n'eut pas profité de l'occasion unique qui s'offrait à lui. Parmi ces derniers se trouvait Khalifa Zenati guerrier réputé par sa valeur, le plus influent de la fraction des Zenata dont on le considérait comme le chef. Depuis longtemps il aimait Djazia en sercret ; la pensée que la jeune femme avait appartenu à un autre lui déchirait le coeur et aigri par la souffrance il soutenait avec âpreté et violence que Djazia n'était plus vierge.

Les esprits s'échauffèrent peu à peu ; les Drid défenseurs de la Djazia, et les Zenata qui soutenaient les accusations de leur chef en vinrent aux injures puis aux coups. 02 jours de suite les cavaliers des 02 parties se montrèrent dans la plaine et chaque fois de nombreux cadavres restèrent sur le terrain.

Peiné de ces massacres inutiles qui faisaient périr la fleur des cavaliers de la tribu, Khalifa Zenati proposa à Diab Ben Ghanem que les Drid cosidéraient en raison de sa vaillance comme leur principal champion d'en finir par un combat singulier. Diab accepta. Les 02 guerriers se rencontrèrent le lendemain au milieu d'un grand cercle formé par les gens des 02 parties. La Djazia était présente et semblait en quelques sorte présider ce combat livré pour elle et dont sa réputation de vertu était l'enjeu. Les 02 combattants étaient si maîtres de leur monture et si habiles dans le mouvement du sabre et du bouclier qu'ils luttèrent toute la journée sans parvenir ni à se blesser ni à se démontrer. Ils combattirent ainsi 07 jours de suite sans résultat.

Le 8° jour au matin pour encourager son champion, Djazia lui envoya son collier. Diab le porta à ses lèvres, le baisa, aspira longuement son parfum qui était celui de sa maîtresse puis avant d'aller au combat le passa au cou de sa jument . La lutte ayant commencée à la 1° passe le sabre de Diab glissa sur le bouclier de son adversaire et atteignit la jument de Zenati. Le coup était si violent que la jument s'affaissa pour ne plus se relever. Khalifa Zenati démonté les chances n'étaient plus égales et le combat fut encore interrompu. Diab demanda à son adversaire quand il recommmenceraient ; celui-ci lui répondit qu'il lui en ferait donner avis.

Dès le lendemain matin Khalifa Zenati se mit à la recherche d'une bonne monture. Ne réussissant pas à trouver une il se résolut à envoyer sa propre fille chez Diab Ben Ghanem pour lui demander de lui vendre sa jument ; il savait bien que Diab, généreux et chevaleresque, ne pourrait rejeter la demande d'une femme.

Djazia eut vent de son intention par l'indiscrétion d'un serviteur ; elle se rendit le soir même à la tente de Diab devant laquelle sa bonne jument était attachée à côté d'une autre de moindre valeur également de couleur blanche, enfonça des aiguilles dans les jambes de derrière de sa jument favorie puis les recouvrit de goudron de manière à cacher les aiguilles et à faire enfler les jambes de la bête.

Le lendemain la fille de Khalifa Zenati se présentait à la tente de Diab ; celui-ci lui fit le meilleur accueil et après les 1° souhaits de bienvenue, l'invite à s'asseoir et à prendre une collation. Elle lui répondit : « La meilleure et la plus belle agréable collation que tu puisses m'offrir c'est de m'accorder la chose que je vais te demander ». Diab lui dit : » Je suis heureux si tu as un désir que je puisse satisfaire ».

A ce moment entrait dans la tente Djazia qui venait avec quelques unes de ces compagnes saluer la fille du Khalifa Zenati. Celle-ci alla immédiatement au-devant d'elle, l'embrasse puis l'ayant prise à part lui montra les 02 juments blanches qui étaient à la corde devant la tente et lui demande laquelle Diab montait dans les combats. Djazia lui désigna la moins bonne en ajoutant que l'autre avait les jambes enflées et d'ailleurs était médiocre. La fille du Khalifa rentrant alors dans la tente demanda à Diab de lui vendre pour son père la meilleure de ses juments. Diab lui répondit : » Je ne puis tien te refuser. Les 02 juments qui sont devant la tente sont à moi. Choisis celle que tu voudras, je te la donne. La jeune fille après un moment d'hésitation se décida pour celle dont les jambes étaient saines. Diab lui fit mettre immédiatement un bridon et l'envoya à la tente de Khalifa Zenati.

Khalifa en voyant arriver cette jument dit à sa fille : « Ma fille, cette jument n'est pas celle de Diab. Il t'a trompé et ne mérite pas la réputation de noblesse et de générosité qu'on lui a faite. « La jeune fille répondit : »O mon père Diab était le plus noble et le plus généreux des hommes. Si je ne vous amène pas la jument qu'il montait quand il combattut contre vous, n'en accusez que moi seule. Il y avait 02 juments attachées devant sa tente : l'une avait les jambes saines l'autre avait les jambes enflées. Il m'a prié de choisir j'ai cru bien faire en prenant celle-ci dont les jambes étaient en bon état. « Khalifa reprit : « Ma fille tu as fait pour le mieux ; mais s'aurait été une bonne fortune pour ton père si tu avais choisi l'autre même avec ses jambes malades ». Il fit ensuite seller la jument , la monta, l'essaya. Quoique bien loin de valoir la jument favorite de Diab elle n'était pas à dédaigner Khalifa comprit qu'il ne pouvait en trouver une meilleure et dès le lendemain envoya son cartel à Diab Ben Ghanem.

Cependant Djazia dès le départ de la fille de Khalifa avait enlevé les aiguilles qu'elle avait enfoncées dans les jambes de la jument favorite de Diab, avait lavé ses blessures avec de l'eau fraîche puis avait fait sur toutes les jambes une application de henné. La bonne bête guérit presque de suite et, sa jument se trouvant en état Diab dut accepter le Cartel de Khalifa Zenati.

Les 02 adversaires se rencontrèrent comme précédemment au milieu d'une sorte de cirque formé par les spectateurs des 02 fractions. Au 1° choc Diab atteignit son ennemi au côté, Khalifa tomba. Diab s'élança sur lui. Les 02 hommes roulèrent l'un sur l'autre. Aucun d'eux ne se relevant les assistants se demandaient avec anxiété lequel des 02 sortirait vainqueur de cette étreinte mortelle. Chacun des 02 parties faisait des voeux pour son champion mais personne n'osait s'avancer sur les combattants. Après un long moment d'attente Djazia s'écria : » La mort s'est abattue sur eux ».

Se levant alors au milieu de ses compagnons et s'adressant à Diab lui-même elle lui cria : » O Diab lève-toi et viens ». En attendant la voix de son amie, Diab se leva et vint rejoindre ses compagnons en disant : « Toujours le 1° au combat ;

ma lance est comme empoisonnée ,
mon sabre est aigu et tranchant,
leurs blessures sont toujours mortelles,
j'ai tué la jument de Zenati,
au jour d'un combat loyal,
mon adversaire a pu s'échapper de mes mains, et le combat a été interrompu,
mais au jour fixé par la destinée,
il ne lui est plus resté de refuge,
je l'ai percé de ma lance aigue,
et il s'est écroulé comme une ruine,
O malheureux Khalifa Zenati
tu est parti et les tiens sont toujours là ». La victoire de Diab fut considérée par les Hilailia comme une sorte de jugement de Dieu ; elle mit fin aux médisances des Zenata qui s'accordèrent dès lors à proclamer la vertu de la Djazia.

C'est ainsi que Diab Ben Ghanem sauva la réputation de sa maîtresse à la fois par sa prudence et par sa valeur. Elle récompensa en continuant à l'aimer et à lui accorder ses faveurs à l 'insu de tous.

Tout dans ce récit ne rappelle-t-il pas les chansons de nos coeurs d'amour et ne sent-on point que les rapsodes arabes de jadis avaient vécu intimement côte à côte avec nos troubadours ? Ce respect de la femme cette indiscrétion dans l'amour, ce combat qui ressemble tant à ce qu'on nommait le jugement de Dieu , ne prouvent-ils pas que la colonisation arabe de ce temps s'était affiné au contact de nos chevaliers à l'époque des croisades ...

Le héros du cycle héroique des Ouled Hilal n'est point Diab ou la Djazia dont nous venons de raconter la légende mais un certain Ahmed surnommé le Hilal.

Il est le plus jeune des 07 garçons fils d'un même roi et demande à son père de marier ses 06 frères et lui-même avec 07 jeunes filles issues du même père et de la même mère. Comme le sultant ne peut les satisfaire ils partent à la recherche d'un royaume errant tous les 07 dans le Sahara.

Ahmed rencontra des ogres, des voleurs, des dragons, des rivières qui se combattent, des montagnes qui s'entrechoquent. Il triomphe de toutes les difficultés et parvient au chateau d'un roi qui a 07 filles de la même femme. Après une série de combats il se marie. Sa femme lui donne un anneau magique qui lui asservit les génies. Ses frères, jaloux de ses services le trahissent et l'abandonnent dans un puits... Mais il s'échappe grâce à son anneau, revient dans le royaume de son père et met ses 06 frères à mort.

Une autre fois il est fiancé à une jeune fille du Souf et habite la plaine de Sbikha près de Khenchela. Son cheval gris nourri par lui-même de lait et de dattes le porte au coeur du Sahara. Il a décidé le père de sa fiancé à passer l'été dans la Sbikha ; mais le père retira sa parole et pendant qu'Ahmed accompagne un de ses troupeaux du côté de Constantine il retourne au Souf emmenant la jeune fille. Des traîtres ont enfermé le cheval d'Ahmed dans un chateau voisin. Il revient, se livre au désespoir et appelle son cheval. L'animal brise de ses 04 pieds les murs du chateau, renverse ses gardiens et rejoint son maître. Ahmed lutte dans le Sahara contre les tourbillons de sable il est aveuglé son cheval reste près de lui et pleure. Un oiseau survient qui indique un remède au jeune héros. Il enlève sa fiancée et retourne à la Sbikha.

Ces légendes héroiques... ne se racontent qu'en langue arabe. On assiste encore aujourd'hui sous les tentes et sous toutes les petites maisons des Chaouia aux représentations rapsodiques des anciens grecs. Le soir, car il est inconvenant de conter pendant le jour, suivant la qualité de voyageur et suivant qu'il se trouve au milieu d'indigènes instruits du passé ou tout à fait sauvage un orateur commente soit les hauts faits de Sidi Abdellah, le convertisseur musulman de l'Aurès, le brûleur de chrétiens, soit les aventures de Ahmed El Hilali, soit les tours d'adresse de quelque voleur illustre, soit une fable enfantine. La 1° série est la plus ancienne, elle se conte ainsi en arabe : »Comment Sidi Abdellah ruina Tébessa ?... Ce que dit Abdellah devant l'Aurès... Comment Sidi Okba fut tué par les Berbères



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Message par crodan00 Mer 11 Mai - 7:41

Légende avec un grand L


L Marchait sur la ligne d’horizon.
L flirtait avec Emoi et Frisson.
Mais L se dérobait dès qu’on s’approchait d’elle :
L s’envolait loin, loin… à tire d’ailes.

Pourtant, L rêvait d’Il, qu’un jour il vienne. L l’imaginait beau, valeureux, magnifique, monté sur un cheval blanc. Et qu’entre Il et L, se soit l’étincelle.
Parfois, en s’endormant, L entendait presque les sabots battre le pavé… et puis toujours s’arrêter… dans la ruelle. Là, juste devant sa porte. Un tout petit peu avant chez elle... Juste au moment où…
L s’endormait.
Et L rêvait.

Cependant, Il existait. Il était même tout proche. Trop proche.
Chaque matin, sur le pallier, il la croisait. Il lui souriait, la frôlait, la respirait. Il s’enivrait de cette discrète exhalaison de cannelle qui émanait de sa chevelure ambrée. Quand il respirait bien fort, certains matins, et qu’il fermait un peu les yeux, il se passait des choses étranges : irréelles!
Une fois, il se retrouva dans le verger de sa grand mère, un jour de soleil, allongé dans le pré, la tête dans les pissenlits, la bouche pleine de mirabelles. Une légère brise agitait l’herbe autour de lui. Il entendait les oiseaux chanter… et les cigales. Mon Dieu, les cigales ! Tant de temps qu’il n’avait rien ouï de tel ! Il pouvait voir, d’un bleu si profond, le ciel.
Presque aussi bleu que les yeux d’L.
Une autre fois, il fut transporté au bord de la mer, le pieds dans le sable chaud, la tête pleine du cri des mouettes, la peau gorgée de soleil. Et sur la langue, un goût de sel.
Un autre fois encore, il crut que son cœur s’était arrêté, que sa dernière expiration s’était engorgée d’elle, qu’il allait mourir, là ! devant L. Il s’en faillit de peu qu’il ne chancelle…
Mais quand il rouvrait les prunelles… bien loin déjà avait filé la cruelle.

Alors, Il s’endormait.
Et Il rêvait.
Il s’imaginait vivre avec elle et avoir plein d’enfants, une ribambelle, qui tous hériteraient d’une parcelle d’L.

La légende raconte qu’une nuit, Il et L se rencontrèrent au détour d’un même rêve et qu’ils se marièrent.
Mais, c’est la Légende… avec un grand L
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Message par crodan00 Mar 17 Mai - 6:41

Légende d’un scarabée et d’un nénuphar


contes et légendes  Barnab11

Quelque part dans un monde que nul ne pénètre, au milieu de hautes herbes,
De joncs – gardiens de cette paix – avec au milieu d’une étendue d’eau,
Un petit îlot, refuge de quelques roseaux, où quelque oiseau se repose
D’un long périple ou se remet en question dans une histoire qui bat
Des ailes…
Là, juste là, existe le monde de la mare enchantée.
Une petite avancée, sur pilotis, permet au seul scarabée qui l’a trouvé
D’aller plus avant, tout au bord de l’onde qui chuinte doucement.
Et puis, là, il y a un vieux banc vermoulu qui est riche des
Amours qu’il a entendu se dire et se partager en offrant un repos aux
Amants.
Fier de sa hauteur, monsieur Chêne protège tout et tous de sa
Grandeur, ses feuilles apportent une apaisante fraîcheur quand le soleil
Brûle de tous ses feux, verdure et vie.
Ses racines enlacent, et veillent sur un petit coffre de bois, humble
Et doux, patiné par le temps … son contenu est à lui seul un trésor.
Ecoute, penche-toi que je te dise à l’oreille ce qui l’habite…
…bien au creux de son cœur, ce coffre cache des milliers de bisous
de toutes les couleurs, de tous les parfums et de toutes les musiques,
puis mille parchemins où de toutes petites pattes ont déposé des mots
magiques, tendres et vivants pour empêcher une fleur, un nénuphar,
si simple, de mourir, de faner…
Il vivait là, sur cette mare, un nénuphar aux couleurs tendres, au parfum
Discret, voguant au fil d’une onde calme et solitaire. Un soir, une douce musique
Fit trembler ses pétales, juste un petit bruit…. un bruissement d’ailes et là, tout
Près, au bord de l’eau qui le portait, doucement trottait un petit scarabée vert, irisé,
Où mille lumières se reflétaient sur son dos !
De ce jour, plus rien ne sépara le scarabée et son nénuphar.
La distance, l’eau qui coulait entre eux, le temps, les silences, rien ne les empêchait
D’être l’un pour l’autre.
Même si le temps construit une barrière tout autour de leur mare magique,
Rien, personne, ne viendra souiller ces lieux où la vie n’est qu’une douceur
A partager entre un insecte et une fleur……….


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Message par crodan00 Lun 23 Mai - 10:15

Les mouettes du lac salé


contes et légendes  Mouett10

Cette histoire est réellement arrivée; il y a bien des années…
En ce temps là, les caravane de pionniers quittaient les côtes de l'Atlantique pour traverser le Mississippi et les grandes plaines de l'Amérique du Nord. Ils circulaient dans des chariots couverts, traînés par des chevaux, et, après bien des peines, parvenaient en haut des Montagnes Rocheuses et descendaient dans les vallées. Ils faisaient encore beaucoup de chemin et finissaient par arriver dans une grande vallée entourée de hautes montagnes. C'était une plaine de sable blanc, dans un pays où la pluie ne tombait presque jamais; mais les neiges éternelles, sur le haut des hautes montagnes, envoyaient de jolis et nombreux petits ruisseaux qui descendaient le long des pentes et venaient se jeter dans un beau lac bleu, au milieu de la plaine de sable, une petite mer intérieure, salée comme la grande mer.

C’est là que certains pionniers s'arrêtèrent ; au Lac Salé. Ils bâtirent des cabanes pour passer l'hiver. Ils avaient mis tant de mois pour faire ce terrible voyage que beaucoup d'entre eux étaient morts en cours de route, à cause du froid, de la fatigue, de la maladie; et une fois sur place, beaucoup d'autres moururent encore pendant l'hiver. Leurs provisions étaient presque épuisées, et leur vie dépendait de la récolte qui allait mûrir.

A force de courage et de travail, ils avaient rendu le pays fertile en faisant des canaux pour l'eau des ruisseaux - ce qu'on appelle irrigation et ils avaient semé du maïs, du blé et des légumes verts pour se nourrir, ainsi que leur bétail. A présent, ils attendaient…

Le printemps vint, et le blé poussa, le maïs poussa aussi, et tous les légumes. La terre brune de la plaine était couverte de petites tiges vertes et tendres, qui grossissaient à vue d’œil. La joie était dans tous le cœurs ; les pionniers étaient récompensés de tous leurs sacrifices. Une vie nouvelle et prospère s’ouvrait à eux quand soudain, une chose terrible arriva…

Un matin, les hommes qui veillaient à l'irrigation virent un grand nuage noir passer sur la colline et s'avancer vers la plaine. D'abord ils eurent peur que la grêle ne fasse périr leurs récoltes, mais ils entendirent bien vite un bruit dans l'air, comme un roulement, et quand le nuage fut plus près, ils virent que c'était des sauterelles! Elles s'abattirent sur les champs, et commencèrent à dévorer les plantes. Les hommes tentèrent de les tuer, mais, plus ils en tuaient, plus il en venait! Ils allumèrent des feux, creusèrent des fossés. Rien n'y faisait. De nouvelles armées de sauterelles arrivaient pour remplacer celles qui étaient détruites! Epuisés, malheureux, les gens tombèrent à genoux en pleurant et en criant, quelques-uns priant pour la délivrance.

Tout à coup, là-bas, dans le ciel, au-dessus du lac bleu, on entendit un bruit d'ailes et de petits cris sauvages. Le bruit devint plus fort, et les gens levèrent la tête. Etait-ce encore des sauterelles ? Non. C’était un bataillon de mouettes qui arrivait. Rapides, battant l'air de leurs ailes blanches, les mouettes arrivaient par centaines, par milliers.
- Les mouettes! les mouettes! crièrent les gens. Qu'est-ce que cela veut dire ?
Les mouettes planaient au-dessus de leurs têtes, avec de petits cris aigus, puis, tout d'un coup, comme un merveilleux nuage blanc, elles s'abattirent sur le sol.
- Malheur! malheur! crièrent les pauvres gens. Nous sommes perdus! Tout ce que les sauterelles ont laissé, les mouettes vont le manger!
Mais soudain, quelqu'un s'écria :
- Regardez ! Les mouettes mangent les sauterelles!
Et c'était bien vrai. Les mouettes dévoraient les sauterelles par milliers. Elles s'en gorgeaient jusqu'à n'en pouvoir plus, puis s'envolaient alourdies vers le lac d’où d’autres revenaient avec une nouvelle ardeur.
Et quand, à la fin, elles reprirent le chemin de leurs nids, il ne restait plus une sauterelle dans les champs, et le peuple fut sauvé.

Depuis ce jour, dans la colonie du Lac Salé, on apprend aux enfants à respecter les mouettes. Et lorsque les écoliers commencent à dessiner et à écrire, bien souvent, leur tout premier dessin est l'image d'une mouette.

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Message par crodan00 Mar 31 Mai - 5:52

Sur la piste de L'Homme des neiges


contes et légendes  Yeti_b10

Sur la piste de L'Homme des neiges

L'abominable homme des neiges n'a rien à envier aux extraterrestres. Des centaines de personnes affirment l'avoir vu, mais jusqu'à maintenant, nul n'a été en mesure de fournir une preuve tangible de son existence. Le plus célèbre des abominables hommes des neiges est le yéti qui est censé vivre dans le massif himalayen. On le décrit comme un homme sauvage, mi-ours mi-singe pouvant mesurer 3 m(9pi 9 po), couvert de poils broussailleux, doté d'une tête en forme de pain de sucre, de longs bras musclés et d'une poitrine puissante. Sa grande timidité le rend susceptible; il vaut donc mieux ne pas le rencontrer!

Des témoignages troublants:

À la fin du siècle dernier, durant un séjour dans l'Himalaya, le colonel L.A. Waddel aperçoit des traces étranges; il les attribute au grand ours jaune des neiges (Ursus isabellinus). Quelques années plus tard, dans la même région, un scientifique de renom, H.J. Elwes, voit une créature bizarre s'enfuir à son approche. Il semble qu'Elwes ait élaboré un imposant dossier pour appuyer son témoignage; cependant après la mort du savant, on n'a pas trouvé de trace de ces pièces écrites. En 1951, toujours dans l'Himalaya, Erik Shipton croise les pistes de deux grands bipèdes. Il décide de suivre ces traces, qui mènent à une crevasse et reprennent de l'autre côté de celle-ci. Quel animal est capable de sauter par-dessus une crevasse et d'atterrir sur ses pattes arrière? Aucun de ceux que l'on connaît à l'époque. Intrigué, Shipton prend d'excellentes photos des empreintes; il réussira à prouver que ces dernières n'appartiennent à aucune créature connue. Des clichés similaires seront pris en 1955 par l'abbé Pierre Bordet. À partir des années 60, des explorateurs et des excursionnistes rapportent des preuves de l'existence de l'abominable homme des neiges, mais elle s'avèrent fausses : "scalp de yéti" taillé dans le garrot d'une chèvre, "os d'avant-bras de yéti" provenant de la patte d'une panthère. À cause de ces canulars, ceux qui croient que le yéti existe acquièrent une très mauvaise réputation, même quand ils sont honnêtes. Pour ne pas nuire à leur crédibilité, les scientifiques se désintéressent de l'affaire.

Une grande famille:

Le yéti a des cousins tout aussi légendaires que lui. Son plus proche parent est le sasquatch, qui vit en Amérique du Nord. Il se dissimule dans les montagnes qui longent l'océan Pacifique, de la Colombie-Britannique à la californie. On a photographié beaucoup plus de pistes de sasquatch que de traces de yéti. En 1884, à Yale, en colombie-Britannique, des gens travaillant dans un train ont prétendu avoir capturé un sasquatch et l'ont baptisé Jacko. Quand le convoi est arrivé à destination, Jacko avait disparu sans laisser de trace.... En 1924, un chercheur d"or affirme ¸etre tombé nez à nez avec toute une famille de sasquatchs. La même année, des mineurs de l'État du Washington ont dit qu'ils avaient abattu un mais que malheureusement, il était tombé au bas d'une falaise; son corps n'a jamais été retrouvé. D'autres témoignanges vont dans le même sens, mais aucun n'a pu être confirmé.

Le mystère persiste:

Les attestations recueillies au fil des années quant à l'existence du yéti et des creéatures s'y apparentant se comptent par centaines. En fait, elles sont si nombreuses qu'il est difficile de croire qu'il s'agit dans tous les cas des canulars ou d'hallucinations. Il auraut fallu une gigantesque organisation de farceurs pour réussir à faire tant de fausses empreintes un peu partout sur la planète.

Il nous faut admette que certaines des pistes attribuées au yéti ou à ses cousins ont peut-être été laissées par des créatures que nous ne connaissons pas encore. Il n'est pas impossible que quelques gigantopithèques, ancêtre de l'homme moderne aient survécu jusqu'à aujourd'hui. Cette hypothèse ne repose cependant sur aucune preuve solide. Bref, rien ne permet pour le moment de confirmer scientifiquement que le yéti existe, mais fermer définitivement la porte à cette possibilité équivaudrait à refuser d'en apprendre davantage sur les origines de notre espèce.



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