Déces de Michel Polac

Le journaliste, écrivain et critique français Michel Polac est décédé à l'âge de 82 ans, d'après sa famille qui l'annonce ce mardi.

Au cours d'une longue carrière, il a notamment créé Le Masque et la Plume en 1955 qu'il a animé jusqu'en 1970. Présentateur et chroniqueur de plusieurs émissions à la télévision (Libre et change, Ça balance à Paris, On n'est pas couché...) , il a également produit et réalisé des documentaires, notamment sur Céline. Sans oublier ses chroniques dans L'Evènement du jeudi et Charlie Hebdo. Passionné de lecture, il défendait une critique littéraire libre et audacieuse. "Il y a cinquante ans, la littérature à la télévision devait
être le miroir des vanités de l'élite. Aujourd'hui, pour faire de l'audience, la télé ne parle que des livres qui marchent déjà", déplorait-il en 2003, dans un entretien accordé au magazine Lire.

Michel Polac est aussi l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages dont le dernier, Franchise postale, a été publié en 2003 chez Puf. Son premier roman, La Vie incertaine, décrit le quotidien de deux adolescents dont les sens s'éveillent, qui veulent courir les filles mais cherchent surtout un sens à leur vie. Il a été réédité en 2007.

Il a également réalisé une dizaine de films et de téléfilms entre 1968 et 1998, dont son Autoportrait en vieil ours en 1998. En 1970, il a obtenu le Prix Georges Sadoul pour son film Un fils unique et le Grand Prix du Festival de Biarritz, en 1975, pour Question de confiance.

En 1987, il a créé l'évènement en étant renvoyé de TF1, où il animait l'émission Droit de réponse, suite à un dessin diffusé à l'antenne où on pouvait lire "Une maison de maçon ; un pont de maçon ; une télé de m...", en référence au constructeur Bouygues, le nouveau propriétaire de la chaîne. En janvier 1999, il avait une nouvelle fois fait parler de lui en signant, avec 131 autres personnalités, un appel pour le droit de mourir dans la dignité publié par France-Soir. "Mourir digne, cela me semble juste. Je ne supporterais pas de partir réduit. Le souvenir que l'on laisse, c'est son empreinte. Un homme a le droit de vouloir laisser une empreinte digne", expliquait-il alors.

Selon sa famille, Michel Polac est mort "d'épuisement après plusieurs maladies". Esprit libre, il aura joué un rôle actif dans la vie culturelle, sociale et politique de son pays.