Gynécologie-Sexualité > Dépistage cancer du sein

"Je n'ai pas le temps"

	Pas le temps ? Ca n'est pas une excuse : cet examen est rapide et ne s'effectue qu'une fois tous les deux ans.

Entre les enfants, une vie professionnelle trépidante, les activités personnelles, vous ne voyez pas très bien où vous pourriez caser un rendez-vous médical de la sorte. Le médecin, vous ne vous y rendez que lorsque vous êtes malade et que vous n'avez pas d'autre choix pour obtenir une prescription.

La réponse de l'Institut du cancer (Inca)


Mieux vaut être en pleine forme pour assurer un tel emploi du temps ! Tomber malade risquerait de vous faire perdre pas mal d'énergie et de temps, non ?
La mammographie de dépistage n'est à effectuer qu'une fois tous les deux ans. Autant dire que ça devrait possible de caser cet examen dans votre emploi du temps.
Il n'est pas très long. En prenant rendez-vous bien à l'avance, vous pourrez l'effectuer tôt le matin, sur l'heure du déjeuner ou en sortant du bureau. Choisissez un cabinet sur votre trajet et vous ne "perdrez" que peu de temps.
Quant à oublier qu'il est temps de reprendre rendez-vous pour une nouvelle mammographie, pas de risque : si vous faites partie de la tranche d'âge concernée par le dépistage organisé, vous recevrez un courrier à votre domicile vous rappelant que l'échéance est arrivée.

"J'ai peur du résultat"

	Peur du résultat ? Ils sont pourtant rassurants dans la plupart des cas.

Vous êtes une adepte de la politique de l'autruche en ce qui concerne votre santé. Comme tout le monde, le cancer vous fait peur. Alors devoir attendre un résultat, avec l'éventualité de recevoir une mauvaise nouvelle, très peu pour vous. Vous préférez encore ne pas faire l'examen : au moins vous êtes sûre de ne pas recevoir de mauvais diagnostic.

La réponse de l'Inca


Vous n'êtes pas seule à avoir peur, mais ne pas penser au cancer du sein ne permet pas de l'éviter, au contraire.
Effectuer une mammographie de contrôle tous les deux ans permet de dépister une éventuelle tumeur cancéreuse à ses débuts. Elle se soignera alors beaucoup plus facilement que si le cancer est détecté après plusieurs années d'évolution.
Ne comptez pas sur d'éventuels symptômes pour vous alerter à temps : généralement, le début du cancer est totalement silencieux et les symptômes n'apparaissent que dans un second temps.
Par ailleurs, sachez qu'aujourd'hui, 9 femmes sur 10 guérissent du cancer du sein grâce à un traitement précoce.
Enfin, rassurez-vous : dans la plupart des cas, les résultats de l'examen se révéleront très rassurants et vous pourrez aller en paix. C'est tout de même plus apaisant que de ne pas savoir, non ?

"Faire une mammographie, c'est désagréable"

	Pour passer une mammographie, il faudra aplatir le sein Une pression un peu douloureuse mais qui ne dure pas.

Vos amies qui l'ont fait vous l'ont dit : la mammo, c'est super douloureux. Et c'est gênant puisqu'on doit montrer ses seins sous toutes les coutures.

La réponse de l'Inca


Effectuer un examen médical est effectivement rarement plaisant.
La mammographie est une radio pour laquelle il est nécessaire de pincer les seins, pour bien pouvoir en photographier l'intérieur. Cette pression peut être un peu douloureuse, mais elle ne dure que quelques minutes et la sensation s'estompe très rapidement.
Effectuer un examen de type gynécologique implique de dévoiler son intimité, ce qui est parfois difficile. Mais souvenez-vous que le médecin qui vous fera passer l'examen voit défiler des patientes tous les jours, il voit un corps à soigner ou à examiner, cela n'a rien à voir avec la nudité dans un autre contexte. Choisissez un médecin qui vous inspire confiance et tout se passera bien.
Si ce que vous n'aimez pas, c'est l'attente avant l'examen, pourquoi ne pas demander à quelqu'un de vous accompagner ? Cela vous changera les idées et vous évitera de stresser inutilement en attendant votre tour.

"Je mène une vie saine, je ne me sens pas concernée"

	Mener une vie saine aide à se maintenir en bonne santé, mais cela ne vous dispense pas de passer une mammographie.

Vous avez une hygiène de vie quasi irréprochable : nourriture très saine, à base de fruits et légumes, beaucoup d'activités physiques, un sommeil réparateur et vous n'avez jamais fumé ni bu à outrance. Il n'y a donc aucune raison pour que vous soyez frappée par le cancer.

La réponse de l'inca


Avoir une vie saine, c'est mettre toutes les chances de son côté pour vivre longtemps en bonne santé. Et puisque vous vous souciez de votre santé, une mammographie tous les deux ans pourrait rejoindre les bonnes habitudes que vous avez déjà prises par ailleurs.
Sans compter que faire attention à soi ne présente pas, hélas, l'assurance de ne jamais développer de cancer. Certes, une bonne hygiène de vie aide à se maintenir en bonne santé et permet de limiter les risques pour nombre de maladies. Mais le développement d'un cancer dépend de nombreux facteurs, à la fois environnementaux et génétiques, dont certains que l'on ne connait pas encore. Avoir une bonne hygiène de vie est donc un point positif, mais cela ne vous immunise pas contre le cancer et vous devez vous faire surveiller.

"Je ne ressens pas les symptômes

	Dans les premiers temps, le cancer du sein se développe le plus souvent à bas bruit, c'est-à-dire sans symptômes.

Vous vous sentez en pleine forme. A 53 ans, vous assumez l'agenda d'un ministre avec enthousiasme, sans ressentir la moindre lassitude. Et le week-end, vous en remettez une couche en organisant les activités de toute la famille. Par ailleurs, vous n'avez jamais ressenti quelque gêne que ce soit au niveau des seins, pas de boule, pas de changement d'aspect, rien. Vous n'avez donc absolument pas le profil d'une personne malade.
La réponse de l'Inca


Vous vous sentez en pleine forme mais attention : au début, un cancer du sein peut passer inaperçu, sans provoquer ni fatigue, ni mal-être et sans se voir physiquement. Dans les premiers mois, le développement du cancer peut se faire à bas bruit, c'est-à-dire sans entraîner aucun symptôme de quelque type que ce soit.
La mammographie de dépistage est donc le seul moyen de détecter des cancers à des stades aussi précoces. Or, un cancer détecté tôt, et cela vaut tout particulièrement pour le cancer du sein, a beaucoup plus de chances d'être guéri par des traitements peu invasifs qu'un cancer du sein qui s'est déjà étendu. Non seulement les chances de survies sont bien meilleures, mais les séquelles seront généralement moins lourdes : chirurgie moins étendue, traitement médicamenteux plus léger, etc

Je ne me sens plus concernée, à mon âge

	Le dépistage organisé, c'est jusqu'à 74 ans. Rien ne vous empêche de poursuivre ensuite les contrôles via le dépistage individuel, en consultant votre gynécologue.

Vous avez plus de 70 ans : si un cancer du sein avait dû se déclarer, il l'aurait fait à la ménopause, non ? Et puis, en vieillissant les cancers se développent moins vite, puisque les cellules se renouvellent moins rapidement. Alors à quoi bon s'en soucier, vous dites-vous, ce n'est pas ça qui vous tuera !




La réponse de l'Inca

Détrompez-vous ! Le dépistage organisé s'étend de 50 à 74 ans. En effet, c'est cette tranche d'âge qui est la plus à risque de développer un cancer du sein, même après 70 ans donc. Le risque augmente fortement aux premiers signes de la ménopause mais persiste pendant 25 ans. Après, on considère effectivement que le bénéfice d'un dépistage organisé n'est pas suffisant pour le maintenir. Cela ne vous empêche pas de vous faire contrôler régulièrement à titre individuel. A 74 ans, vous avez encore 10 bonnes années d'espérance de vie, ce serait tout de même dommage de ne risquer de l'écourter !

Par ailleurs, même avant 50 ans, il est important de se faire suivre par son gynécologue, qui pourra éventuellement vous proposer un dépistage individuel, notamment si vous avez des facteurs de risque.

"On ne peut rien faire contre le cancer"

	Vous pensez que le cancer est plus fort que vous ? Vous avez tort : des traitements très efficaces existent.

Le cancer, vous connaissez : plusieurs personnes de votre entourage ont été touchées. Vous vous dites que l'issue est inéluctable et que les traitements contribuent surtout à vous gâcher la vie. D'ailleurs, vous vous demandez s'ils ne font pas plus de mal que de bien, avec tous ces effets secondaires.




La réponse de l'Inca

Contrairement à d'autres cancers plus difficiles à soigner, il existe des moyens d'agir très efficacement contre le cancer du sein. Des progrès phénoménaux ont été réalisés ces dernières années, aussi bien dans les outils de diagnostic que dans le traitement de ce cancer.

La mammographie fait partie de cet arsenal thérapeutique. Elle permet de détecter une anomalie avant qu'elle n'ait eu le temps de trop se développer : de cette façon, 9 femmes sur 10 guérissent du cancer grâce à un traitement précoce.

En outre, la recherche est très active dans le domaine du cancer, aussi bien en termes d'efficacité que de diminution des effets secondaires des traitements. Beaucoup d'efforts sont faits pour les réduire, avec succès.

"Je suis déjà suivie par mon gynécologue, pourquoi entrer dans une démarche organisée ?"

	Bien que proposé à un grand nombre de femmes, le dépistage organisé offre à chacune un suivi personnalisé et une double lecture de la mammographie.

Vous prenez soin de votre santé et vous consultez régulièrement votre gynécologue, depuis des années. Vous avez toute confiance en lui, qui vous connait si bien. A l'inverse, un dépistage de masse vous semble impersonnel et donc peu fiable.




La réponse de l'Inca

C'est normal d'être attachée à la qualité de son suivi et c'est d'ailleurs pour ça que le dépistage organisé du cancer du sein existe.

Contrairement à ce que vous pouvez imaginer, vous bénéficiez d'un accompagnement personnalisé avec l'envoi d'une lettre d'invitation vous proposant de prendre rendez-vous où vous voulez parmi une liste de radiologues, formés et expérimentés. Votre radiologue habituel figure probablement dans cette liste : vous serez alors en terrain connu.

Le dépistage organisé est d'autant plus sûr que les radiologues qui figurent sur cette liste disposent de matériel performant et régulièrement contrôlé.

Par ailleurs, dans le cadre du dépistage organisé, votre mammographie bénéficie d'une double lecture, par deux médecins spécialistes : le risque potentiel d'erreur est donc encore réduit.

Le spécialiste commente personnellement les résultats de l'examen à l'issue du rendez-vous. Il n'y a donc rien là d'impersonnel.