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Aimé Jacquet n'a pas peur, lui

	Aimé Jacquet, désormais consultant sur Canal +, a poussé une grosse colère à la mi-temps de France-Croatie en 1998.

Son "remontage de bretelles" à la mi-temps de France-Croatie en 1998 est vraiment culte pour les fans de ballon rond.
Rappel des faits : les Bleus disputent la 1/2 finale du Mondial et le score est de 0-0 à la pause face aux Croates, invités surprise du dernier carré de la compétition.
A la mi-temps, Aimé Jacquet est en colère. Ton tranchant, regard dur, propos presque blessants : le sélectionneur ne mâche pas ses mots dans le vestiaire pour remotiver des joueurs trop passifs et attentistes sur la pelouse.
Extrait : "Ou on monte tous d'un bloc, ou on recule d'un cran. C'est comme vous voulez ! Ou on réagit et on y va parce qu'il y a une finale au bout ou vous laissez tomber, vous attendez qu'on jette la pièce en l'air. Vous avez peur de quoi ? Vous avez peur de qui ? Vous avez peur, eh bien vous allez perdre les gars, moi je vous le dis, vous allez perdre..."
Reboosté par ce discours alarmiste, Didier Deschamps remotive ses partenaires : "Il faut y aller. Il faut qu'on réagisse ! Il faut aller les chercher ! C'est à la baïonnette !"

Les guerriers retournent sur le terrain... et se prennent un but d'entrée ! Heureusement, l'histoire retiendra surtout les deux buts de Lilian Thuram (ses deux seuls sous le maillot bleu...) et la qualification des Français en finale.
C'est le documentaire "Les yeux dans les Bleus" qui a immortalisé cet énorme coup de gueule d'Aimé Jacquet. Tourné lors de la Coupe du monde 1998, le film plongeait dans l'intimité de l'équipe de France. Le réalisateur Stéphane Meunier a vécu aux côtés des Bleus pendant toute la compétition.

John McEnroe, râleur chronique

	John McEnroe dans le film "La plus belle victoire".

On ne peut pas écrire un article sur les colères des sportifs sans évoquer le champion hors catégorie de la discipline : John McEnroe.
Peu d'arbitres ou d'adversaires ont évité les foudres verbales du joueur de tennis américain. Mauvaise foi, râleur chronique ? En tout cas, sa forte personnalité lui a souvent mis le public à dos et lui a parfois causé des ennuis.
En 1984, à Roland Garros, il conteste un nombre invraisemblable de décisions de l'arbitre lors de la 1/2 finale contre Jimmy Connors. Le public le siffle. Son adversaire, excédé par les colères à répétition de McEnroe, s'approche du filet et lui sort cette phrase désormais célèbre : "J'en ai marre que tu te comportes comme mon fils !"
Ses explosions de rage sur un court ont valu à "Big Mac" de payer des amendes de plusieurs milliers de dollars.
Mais cela lui a aussi permis de tourner des pubs et donc de gagner de l'argent. En 2006, la marque automobile Seat instrumentalise son côté "mauvais joueur" pour promouvoir l'un de ses modèles. A un policier qui le verbalise pour avoir mal garé sa voiture, John McEnroe crie "You can't be serious ? It's on the line" (Vous êtes sérieux ? C'est sur la ligne), phrase qu'il a hurlé des milliers de fois aux oreilles des arbitres au cours de sa carrière.

En savoir plus : Souvenir de la finale de Roland Garros 1984

Arbitre de taekwondo, c'est risqué

	Si un taekwondoïste s'énerve (ici, Pascal Gentil), mieux ne vaut pas se trouver dans les parrages.

Il est rare que les pratiquants de taekwondo soient très médiatisés. Pourtant, cette discipline est présente aux Jeux Olympiques. Et à Pékin, en 2008, le Cubain Angel Matos s'est chargé de faire parler de son sport...
Alors qu'il mène 3-2 dans le combat qui l'oppose à un Kazakh pour la médaille de bronze, le taekwondoïste se blesse au pied. L'arbitre décide donc d'interrompre le combat durant une minute pour qu'Angel Matos se fasse soigner. Celui-ci, assis à l'écart de l'aire de jeu, attend qu'on lui bande le pied lorsque l'arbitre le disqualifie pour avoir dépassé les 60 secondes imparties avant de reprendre le combat.
Furieux, le Cubain conteste sa disqualification, essaye de se faire entendre, puis décoche un coup de pied spectaculaire au visage de l'arbitre suédois Chakir Chelbat. Matos bouscule ensuite un autre juge, venu à la rescousse de son collègue, crache par terre, avant d'être poussé dehors.
En raison de ce coup de sang, la Fédération mondiale de taekwondo a exclu à vie le Cubain et son entraîneur Leudis Gonzalez de toutes les compétitions internationales pour "violation caractérisée de l'esprit du taekwondo et des Jeux Olympiques".
L'arbitre blessé n'a pas perdu de dents (contrairement à la rumeur lancée juste après le coup de pied) mais a dû recevoir des points de suture sur la lèvre inférieure.

Jon Drummond ne bougera pas

	Jon Drummond est le premier athlète à avoir subi la règle de "l'élimination directe" lors d'une compétition internationale.

24 août 2003 : Jon Drummond est au départ d'un quart de finale du 100 m lors des Championnats du monde. Mais l'un des concurrents commet un faux-départ.
Au 2e départ : re-belote. Mais cette fois-ci, c'est Jon Drummond, considéré comme favori de sa série, qui est l'auteur du faux-départ et qui se fait éliminer ! Son temps de réaction dans les starting-blocks est jugé trop rapide par les commissaires de course.
"I did not move, I did not move !"


L'Américain est fou de rage. Il refuse de quitter la piste, clamant "I did not move, I did not move" ("Je n'ai pas bougé"). Le sprinter s'allonge même sur le tartan, croisant les bras. Il faudra plus de 10 minutes aux officiels pour le faire sortir. Mais Drummond revient quelques secondes plus tard dans le stade, donnant l'impression d'être réintégré à la course. C'est à nouveau le bazar au Stade de France (qui accueille la compétition). Le quart de finale est reporté pour laisser place à une autre série.
Finalement, l'athlète américain visionne les preuves vidéo de son faux-départ en coulisse, avec les commissaires, et se résigne à ne pas prendre le départ.
Jon Drummond est le premier athlète à avoir subi la règle de "l'élimination directe" dans une compétition internationale. Jusqu'en 2003, tous les coureurs avaient droit à un faux-départ chacun. Face à la multiplication des retards dans le planning des compétitions, la Fédération Internationale d'Athlétisme a décidé de modifier la règle. Dès qu'un premier faux-départ a eu lieu, l'auteur du 2e est directement éliminé, même si ce n'est pas lui qui a fait le 1er faux-départ.

Bernard Laporte, "il gueule fort"

	Laporte a été surnommé un temps "Bernie le Dingue".

L'ancien sélectionneur de l'équipe de France de rugby collectionne les surnoms : "Bernie le Dingue", "le Kaiser", "Eagle four" (parce que "il gueule fort")... Pas étonnant du coup qu'il figure dans ce dossier sur les sportifs les plus colériques !
Dès ses débuts d'entraîneur en 1993, Laporte se forge une réputation d'excité. A la tête du Stade Français (de 1995 à 1999) ou du XV tricolore, les "coups de gueule" pleuvent.
En 2002 par exemple, à la mi-temps de France-Italie, les téléspectateurs découvrent un Bernard Laporte en surchauffe, s'agitant et hurlant sur de solides gaillards qui ne pipent pas mot, le front baissé.
Extrait : "Bon maintenant, on va densifier un peu. On va mettre du rythme. On va les respecter, on va pas faire de fautes ! C'est clair ça ? Je sais même pas de quoi on peut parler. Vous voulez qu'on parle de quoi, de touche, de mêlée ? Je sais pas moi. On n'a rien fait... Merde ! On se prend pour qui ?"

Pour resituer ce remontage de bretelles dans son contexte, l'équipe de France ne mène que 19 à 12 à la pause face à la faible équipe d'Italie. Laquelle a inscrit ses 12 points sur pénalité, à cause... de fautes commises par les Français.
Tout le monde en prend pour son grade


Laporte n'a pas épargné le public non plus. En 2003, lors d'un match contre l'Irlande au Stade de France, Frédéric Michalak est sifflé par le public quand il sort du terrain. Bernie le Dingue entre en action devant les caméras à la fin de la rencontre : "Il faudrait faire revenir les bénévoles du rugby. Tous ces bourgeois de merde [le public], je te les foutrais sur le terrain. Qu'ils sachent que Michalak rejouera. Ce n'est pas eux qui me feront changer d'avis. Frédéric a alterné le bon et le moins bon, mais sincèrement ça me satisfait. Au contraire du public, moi je vais l'aider."

Michel Hidalgo et le cheikh koweitien

	Michel Hidalgo s'est énervé lors du match France-Koweït de la Coupe du monde 1982.

Coupe du monde de foot 1982 : la France affronte le Koweït pour son 2e match de poule et mène déjà 3-1. A la 78e minute, Alain Giresse se présente seul face au gardien et marque. L'arbitre accorde le but.
Seul problème, au moment où Giresse s'est avancé pour tirer, un coup de sifflet a retenti des tribunes, laissant croire aux défenseurs koweïtiens que l'arbitre arrêtait le jeu. Ceux-ci refusent de reprendre le match.
Le cheikh Fahid Al-Ahmad Al-Sabah, frère de l'émir du Koweït et président de la Fédération de football dans son pays, demande à ses joueurs de quitter le terrain et descend même des tribunes pour s'adresser à l'arbitre et exprimer sa colère. C'est la zizanie sur le terrain ! M. Stupar, l'arbitre de la rencontre, est complètement dépassé.
Michel Hidalgo, le sélectionneur français, est indigné par cette intrusion. Il voit carrément rouge quand l'arbitre russe accède à la demande du cheikh et... annule le but ! Il pénétre alors lui aussi sur la pelouse pour aller parler à l'arbitre. Mais le sélectionneur se fait repousser par une horde de CRS espagnols !
Après 15 minutes d'interruption, le match reprend dans la confusion par un entre-deux. Maxime Bossis rendra finalement justice à son équipe en inscrivant un "vrai" 4e but, à la 89e minute de jeu.
Dans une interview au magazine So Foot en juin 2004, Michel Hidalgo revient sur cet épisode de la Coupe du monde : "Moi ma colère, ce n'était pas contre le cheikh : je ne pensais pas que l'arbitre allait refuser le but. Moi, c'est la police espagnole, qui m'a empêché de rentrer sur le terrain, parce que j'avais eu un problème avec elle juste avant. Avant le match, un jeune Français avait grimpé par-dessus le grillage pour courir sur la pelouse avec un drapeau tricolore [...] La police l'a emmené au 3e étage du stade, où il y avait une prison. J'ai alors dit : "Si à 15h, au moment où le match commence, vous ne sortez pas ce gosse de prison, on n'entrera pas sur le terrain". C'est cette histoire qui m'avait échaudé".
Arbitre radié, cheihk blamé


Pour cette "conduite anti-sportive", le cheikh recevra un "blâme" de la FIFA. La sanction aurait pu être plus sévère si l'instance internationale avait entendu les propos du cheikh : "Je dis merde à la FIFA, elle est pire que la mafia." Ambiance...
Ce match fera une autre victime : l'arbitre russe M. Stupar, radié par la FIFA.

Mike Tyson se fait tirer l'oreille

Qu'est-ce qui est passé par la tête de Tyson lorsqu'il a arraché l'oreille de son adversaire avec ses dents ? Rien justement, et c'est sans doute là le problème...

En juin 1997, énervé par les coups de tête d'Evander Holyfield, "Kid Dynamite" mord l'oreille droite du boxeur et lui en arrache un bout. Les blessures aux oreilles n'étant pas considérées comme graves dans le règlement, le combat continue. Mais Tyson récidive et mord l'oreille gauche de son adversaire, qui se met à saigner.
Il est disqualifié par l'arbitre Mills Lane puis suspendu pour deux ans. Don Turner, l'entraîneur d'Evander Holyfield, exige même que l'on mette Tyson "sous examen psychiatrique".
Depuis, "Iron Mike" a fait la Une des journaux pour d'autres condamnations judiciaires (notamment un viol et une agression d'automobilistes). Son comportement lui a valu le titre de n°1 des sportifs les plus indignes des 25 dernières années (classement réalisé par la chaîne ESPN à partir du vote d'experts et d'internautes).

Quand Alex Ferguson tacle Beckham

David Beckham s'est pris une chaussure dans l'arcade sourcilière.
L'entraîneur de Manchester United a beau avoir été anobli par la Reine d'Angleterre, cela n'empêche pas "Sir" Alex Ferguson de perdre parfois ses nerfs.

Le 15 février 2003, les Reds s'inclinent face à Arsenal, 2-0, lors du 5e tour de la Coupe d'Angleterre. Le coach de MU est hors de lui. Dans les vestiaires, après le match, il s'en prend à son milieu de terrain vedette David Beckham et lui hurle dessus : "Qu'est-ce que tu foutais sur le deuxième but ?" De rage, il shoote dans une chaussure de foot abandonnée au sol, en direction de son capitaine. Malheureusement pour le joueur anglais, Ferguson touche sa cible en plein visage, sur l'arcade sourcilière. Résultat : deux point de suture sont nécessaires pour recoudre David Beckham (une version démentie par l'entraîneur mancunien qui évoque une simple "écorchure").
Alex Ferguson ne s'excusera pas pour ce geste, se contentant de dire : "C'était un incident bête. Si je réessayais de faire la même chose 100 ou un million de fois, ça ne pourrait pas arriver de nouveau".
Mais les relations entre les deux hommes se détériorent. Et en juillet 2003, le "Spice Boy" Beckham quitte Manchester pour le Real de Madrid.

Philippe Lucas, grand orateur...

La gouaille de Philippe Lucas lui a valu
d'avoir une marionnette à son effigie
aux Guignols, sur Canal.

L'ex-entraîneur de Laure Manaudou est connu pour son bagoût. Pour les journalistes, c'est un "bon client" : toujours une petite phrase assassine...
Chez Philippe Lucas, la colère ne se manifeste pas par les gestes mais plutôt par la parole. Il n'a jamais épargné ses nageuses. "C'est de la merde et c'est nul" : voilà les termes employés par l'entraîneur après les performances moyennes réalisées en Coupe de France par Esther Baron et Laure Manaudou en 2007.
De la championne olympique, il n'hésitait pas à dire : "Elle doit être plus régulière à l'entraînement. Sinon, attention de ne pas prendre la porte dans la gueule. Si elle se banane sur 400, elle arrête, ça ne sert à rien."
Une rupture pas vraiment en douceur...


Au lendemain du départ de Laure Manaudou pour l'Italie, Philippe Lucas s'était lâché. "La vraie raison pour laquelle elle part c'est qu'elle a envie de moins travailler. C'est une fille qui fuit le travail alors que pour battre des records, il faut travailler, il faut s'entraîner. J'en ai rien à foutre. J'ai tout fait pour elle, aujourd'hui ce n'est plus mon problème. Je suis blindé. Cela m'est déjà arrivé. Avec Manaudou, ça a été sympa, on a fait découvrir la natation à la France".
Les oreilles de la nageuse ont du siffler fort... Son ex-entraîneur n'a aucune pitié pour celle qu'il a entraîné 5 ans, il compte bien la "battre" et la "déstabiliser". "Dans le sport, si je peux niquer, je nique". Philippe Lucas, un grand poète... Son franc parler et sa personnalité hors-normes lui valent même d'avoir sa marionnette aux "Guignols".

Eric Cantona hors-jeu

Vous voulez apprendre le kung fu ? Demandez à Eric Cantona, le spécialiste en la matière, de vous aider !
Le 25 janvier 1995, le joueur de Manchester United se fait expulser. Un supporter de l'équipe adverse de Crystal Palace, bien éméché et connu des services de police, le provoque et l'insulte. Bien mal lui en a pris car le footballeur lui décoche un coup de pied de karatéka "abracadabrantesque".

Ce coup de sang vaut à Cantona une peine de prison qui sera finalement transformé en 120 heures de travaux d'intérêt général, et une suspension de 8 mois. Lors d'une conférence de presse liée à cette affaire, plutôt que de répondre aux multiples questions des journalistes, il déclare : "Quand les mouettes suivent un chalutier, c'est parce qu'elles pensent que des sardines seront jetées à la mer". Une phrase devenue culte...
En Angleterre, cet épisode rendit le "King" encore plus populaire, au grand plaisir de Nike ou Sharp qui utilisèrent son image dans des pubs teintées d'autodérision.
Pas une première


Ce n'était pas la première fois qu'Eric Cantona s'illustrait pour son mauvais caractère. En août 1988, non retenu en équipe de France par Henri Michel, il traita le sélectionneur national de "sac à merde", ce qui lui valut une exclusion de la sélection nationale pendant une année entière. En 1991, alors qu'il jouait pour Nîmes, Cantona jeta le ballon sur un arbitre, énervé par les décisions de celui-ci. Il fut sanctionné par la fédération.

Bernard Tapie joue des poings



Si l'ancien directeur sportif de l'Olympique de Marseille a une réputation sulfureuse, ce n'est pas pour rien ! Il lui est arrivé de jouer les gros bras... En octobre 2001, Bernard Tapie avait insulté et frappé Pascal Praud dans un magasin de vêtements à Paris. Des actes qui avait poussé l'ancien journaliste sportif de TF1 à porter plainte pour coups et blessures et voie de fait contre le responsable de l'OM.
Pascal Praud avait raconté les circonstances de l'altercation : "Il est venu vers moi et a commencé à m'insulter : "Praud, t'es qu'un connard ! Dimanche, à Téléfoot, tu as dit que l'OM avait utilisé en cinq mois pratiquement autant d'entraîneurs que Nantes en 45 ans. T'es encore pire que les autres. Je ne te parlerai plus de ma vie !" Ce à quoi je lui ai répondu : "Bonjour, Monsieur Tapie". Et il est reparti de plus belle : "T'es gentil, tu ne m'adresses plus la parole, t'es qu'un connard !" Ça commencait à m'énerver et je lui ai répondu : "Toi, t'es un GROS connard". A ce moment-là, il s'est avancé et m'a mis une pêche et un coup de pied dans les parties. Après, on nous a séparés mais il y a encore eu cinq bonnes minutes d'insultes. Il m'a dit que la prochaine fois que je viendrais à Marseille, on m'attendrait".
Bernard Tapie avait émis une autre version, affirmant qu'il avait "simplement pris par le cou" son interlocuteur pour le "pousser dehors".
Un échange verbal des plus constructifs en tout cas !

Le peloton n'est pas content

Les sportifs aussi font parfois grève... Sur le Tour de France, certains cyclistes ont refusé de prendre le départ. Ou l'ont retardé pour protester contre les affaires de dopage qui émaillent la compétition.

"Si un type fait ça dans mon équipe [se dope], je lui fiche mon poing dans la g..."
En 2007, Cristian Moreni de la Cofidis a été contrôlé positif à la testostérone. Une tricherie qui a fait bondir Jérôme Pineau, de l'équipe Bouygues Telecom. "Moreni ? C'est un voyou", a-t-il déclaré, accusant l'Italien de mettre toute son équipe et ses employés en danger. "Moi, si j'ai un type qui fait ça dans mon équipe, je lui fiche mon poing dans la g... Faut vraiment penser qu'à soi pour faire ça, être égoïste !"



En 1998, le Tour de France est marqué par l'affaire Festina. Les coureurs se sentent tous pointés du doigt. Leur colère éclate lorsque France Télévision diffuse, au soir de la 15e étape, un reportage sur... la poubelle d'une équipe italienne. Gros plan sur des seringues usagées, des ampoules, des boîtes de médicaments... Les cyclistes décident de boycotter la presse. Laurent Jalabert, devenu porte-parole du peloton, s'énerve : "On nous considère comme du bétail. Nous allons nous conduire comme du bétail. Nous en avons ras-le-bol. Aujourd'hui il n'y aura pas de vélo". Le Français de l'équipe espagnole Once quittera la course avec l'ensemble des équipes ibériques.

Thierry Roland se laisse aller

Thierry Roland s'enflammait facilement sur TF1. Il s'est un peu calmé en intégrant M6.
Lui n'est pas sportif mais commentateur. Pourtant Thierry Roland est aussi connu pour quelques colères bien senties derrière le micro. Lors du match Bulgarie-France en 1976, il s'en prend à l'arbitre du match, qui accorde un penalty controversé aux Bulgares : "Monsieur Foote, vous êtes un salaud ! ... Quel scandale cet arbitrage, c'est invraisemblable ! Jamais vu un individu pareil, il devrait être en prison, pas sur un terrain de football !"

Son compère Jean-Michel Larqué en a aussi pris pour son grade. Durant la mi-temps d'un match de la Coupe du monde 2002, Thierry Roland déclare : "Il me fait les consignes, j'lui chie dessus, moi". Le célèbre commentateur avait commandé des billets de match à TF1 qui les avait finalement donnés à une autre personne.

Amy Mbacké Thiam n'aime pas sa fédé

A l'arrivée de son 400 m, Amy Mbacké Thiam avait le souffle coupé mais cela ne l'a pas empêchée de pester après sa fédération. Au micro de la télévision française, la Sénégalaise a expliqué son échec aux Championnats du monde 2007 (7e de sa série) par l'incompétence des dirigeants de l'athlétisme sénégalais. "C'est à cause de cette merde de fédération, de son président Momar Mbaye que j'ai perdu".
''Tant qu'ils seront là, je ne viendrai plus, a-t-elle précisé. Soit on élit des personnes plus compétentes, soit je m'enlève de la sélection. Ils n'ont pas le niveau pour diriger l'athlétisme sénégalais. Avec eux, on pourrait rester jusqu'en l'an 3000, on ne gagnerait rien. Pour donner du plaisir aux autres, il faut en avoir d'abord. J'ai perdu cette envie, je ne dors pas, je n'ai plus le moral, je me dis : "Pourquoi je dois courir pour ces gens ?" Je préfère mettre fin à ma carrière internationale que de devoir subir ces gens-là".
A Edmonton en 2001, Amy Mbacké Thiam avait remporté le titre mondial sur 400 m, puis la médaille de bronze à Paris en 2003.

Zinedine Zidane, la forte tête

Le coup de boule de Zidane à Materazzi restera l'une des images fortes du Mondial 2006 mais aussi de la carrière du footballeur français.

Petit rappel des faits (pour ceux qui vivraient sur une autre planète...) : lors de la finale de la Coupe du monde contre l'Italie, Materazzi sussurre quelques mots dans le dos de Zidane. Celui-ci se retourne et lui assène un énorme coup de boule dans le torse. L'image fait le tour du monde et alimente les journaux pendant un sacré bout de temps (d'autant plus que les Bleus ont perdu le Mondial...)

Ce que l'on savait,c'est que les paroles de l'Italien n'avaient pas plu au n°10 français. Mais Zidane avait toujours refusé de révéler le contenu de cette phrase. Heureusement, Marco Materazzi a fait son "coming-out" en septembre et a dévoilé ses "6 mots stupides".
"Je préfère ta putain de sœur" : voilà l'exacte provocation verbale de l'Italien, révélée dans son livre, "Une vie de guerrier". Cette phrase faisait écho à une question de Zidane qui, constatant que Materazzi n'arrêtait pas d'accrocher son maillot, lui avait proposé de le lui donner.
"Je me suis trompé, mais Zidane aussi s'est trompé en réagissant de la sorte", a expliqué le champion du monde italien. "Je comprends son geste, a continué le joueur de l'Inter. Cela peut arriver en cours de match avec une telle pression. Mais je ne comprends pas qu'ensuite il se soit excusé auprès de tout le monde sauf moi, qui ai pris un coup de tête".

Bataille rangée sur le parquet new-yorkais

Le Madison Square Garden est souvent le théâtre de matchs de boxe. Et le 17 décembre 2006, les basketteurs ont sortis les poings... Un hommage ?

Pas vraiment ! Une bagarre a éclaté dans les 2 dernières minutes de la rencontre entre New York et Denver. Et pourtant, l'issue du match était certaine : les Nuggets menaient de 20 points...

Tout est parti d'une énorme faute de Mardy Collins (New York) sur JR Smith. Alors que le joueur de Denver allait conclure une énième contre-attaque pour alourdir le score, l'arrière des Knicks l'a attrapé par la nuque et l'a envoyé au sol sous le panneau new yorkais. Dès lors, les esprits se sont échauffés et la bagarre a éclaté. La "star" Carmelo Anthony a même décoché un crochet à Collins !

Les 10 joueurs alors en jeu ont été expulsés (et fortement sanctionnés plus tard par la commission de discipline de la NBA). Pour info quand même, Denver l'a emporté 132 à 100.

Des bagarres à répétition
Deux ans auparavant, une énorme "baston" avait déjà au lieu au Palace d'Auburn Hills entre les joueurs des Pistons et les Pacers... mais aussi entre les supporters de ces deux équipes ! Les sanctions à l'encontre de Ron Artest, Stephen Jackson et les autres avaient été exemplaires.

Gerets et Ziani en sont-ils venus aux mains ?

Eric Gerets

Mars 2008 : l'Olympique de Marseille joue contre Carquefou, modeste club de CFA 2, en 8e de finale de la Coupe de France. A la mi-temps, l'entraîneur phocéen Eric Gerets fait des reproches à Karim Ziani et décide de le sortir. Celui-ci réagit vivement aux critiques. Un écart de langage qui a fait sortir le Belge de ses gonds. La presse rapporte alors que ce dernier aurait empoigné le milieu de terrain, obligeant d'autres joueurs à les séparer.

"Karim a aussitôt souhaité des explications, alors que j'avais une 2e mi-temps à préparer. Il n'a pas respecté mon travail et je n'ai donc pas pu transmettre des consignes. Il m'a manqué de respect. À moi, mais aussi à ses coéquipiers et au club" explique Eric Gerets dans les colonnes de La Provence le lendemain. Mais il certifie : "Nous avons seulement échangé des propos. En aucun cas, il y a eu une bagarre. Aucun coup n'a été échangé".

Ayant refusé de produire des excuses à l'équipe, Karim Ziani a été exclu pour une durée de 10 jours de l'effectif pro, mais a contesté le fait d'en être venu aux mains. "Comment a-t-on pu raconter ça ? Je ne me permettrai pas d'empoigner M. Gerets. Comment peut-on imaginer que j'en sois venu aux mains avec lui ? Je vous jure qu'il n'y a eu aucune bagarre, pas le moindre coup échangé. On ne s'est pas bousculé ni touché. Je n'ai rien contre M.Gerets."

Vérité ou "rattrapage" face aux médias, le doute est permis. Mais Karim Ziani est resté à l'OM après cet épisode et Eric Gerets lui a refait confiance.

Marc Gicquel pète les plombs

Marat Safin

Dans le tennis, on connaît les colères de ceux qui jetent leur raquette. Le plus doué et régulier en la matière étant le Russe Marat Safin, qui brise souvent ses instruments de travail dès que la situation lui échappe...

En avril, le Français Marc Gicquel est allé un peu plus loin lors du tournoi de Barcelone. Lors de son match contre l'Espagnol Alberto Martin au 1er tour, il était agacé par deux fervents supporters de l'Espagnol, qui encourageaient bruyamment leur favori. Du coup, Gicquel a voulu se faire justice lui-même et en découdre avec les deux hommes. Après s'être hissé dans la tribune raquette en main, il a été difficilement stoppé par Guillaume Peyre, le coach de Richard Gasquet.

Il n'est pas le seul à s'être énervé contre des spectateurs trop bruyants. A l'Open d'Australie en 2008, le Serbe Novak Djokovic s'était emporté 2 ou 3 fois contre le public : "A la fin du match, je suis devenu très nerveux. Je n'ai pas d'excuses, je me suis mal comporté, mais parfois on ne peut pas contrôler ses émotions", avait-t-il ensuite déclaré.

Bagarre dans la piscine

Le match entre la Hongrie et l'URSS a été interrompu avant la fin.

Le 6 décembre 1956, lors des Jeux Olympiques de Melbourne, les Hongrois affrontent l'URSS en phase finale de water-polo. Un mois plus tôt, les chars soviétiques entraient dans la ville de Budapest pour réprimer de façon sanglante l'insurrection des Hongrois, qui aspiraient à plus de liberté.

Du coup, la piscine va être le théâtre d'une revanche. Alors que les Magyars mènent 4-0 et que le public australien s'est rangé de leur côté, le Soviétique Valentin Prokopov met son poing dans la figure du Hongrois Ervin Zador à une minute de la fin du match. L'arbitre interrompt la rencontre avant que la bagarre ne dégénère trop. Le lendemain, le visage tuméfié de Zador fait la Une des journaux. Il a saigné dans l'eau, faisant naître la légende du "bain de sang" et devenant le symbole du martyre hongrois.
La Hongrie finira par remporter la médaille d'or en water-polo.

SOS journalistes en danger

La pression médiatique peut se retourner contre les journalistes...

Pas toujours facile d'être journaliste, quand les sportifs se sentent harcelés médiatiquement... La preuve avec ces exemples.

Septembre 2007 - Exclu pour 2 cartons jaunes lors du match Turin-Cagliari, le Français Jonathan Zebina gifle un caméraman en regagnant les vestiaires. Un geste qui a coûté au défenseur de la Juve une suspension de 4 matchs de championnat et une amende de 15 000 euros.

Février 2004 - La Tunisie vient de remporter la Coupe d'Afrique des Nations. Son sélectionneur, Roger Lemerre, se dirige vers sa femme pour l'embrasser. Mais son regard croise une caméra filmant le baiser. Il se précipite sur le journaliste, le prend par le col en hurlant, "Tu bafoues mon intimité".

Août 2000 - Alors qu'elle est à Sydney pour disputer les Jeux Olympiques, Marie José Pérec "pète les plombs", ne supporte pas la pression et quitte la ville avant même le début des qualifications. Elle prétend avoir été agressée par un inconnu dans sa chambre d'hôtel. Les médias retrouvent finalement sa trace à Singapour. Elle s'y trouve avec son ami Anthuan Maybank qui, furieux d'être exposé aux objectifs des appareils photos et caméras, frappe un journaliste présent sur les lieux.