Après les pêcheurs, les routiers et les taxis protestent

par **crodan00** Mar 3 Juin - 5:40

Après les pêcheurs, les routiers et les taxis protestent contre le carburant cher

Transporteurs routiers et taxis ont multiplié lundi les opérations escargot et bloqué une raffinerie pour obtenir du gouvernement des "mesures d'urgence" face à l'envolée du prix du gazole tandis que le secrétaire d'Etat chargé des Transports Dominique Bussereau recevait leurs représentants

"Nous demandons la mise en place d'un prix européen du carburant, la répercussion obligatoire de la hausse sur nos clients et l'allègement du coût du travail pour faire face à la concurrence des transporteurs d'Europe de l'Est", a réclamé Patrick Mortigliengo, président de la fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR) dans les Alpes-Maritimes.

Dans ce département, les camionneurs mènent depuis le début de la matinée une opération escargot sur l'autoroute A8 entre Nice et l'Italie, occasionnant des ralentissements atteignant huit kilomètres.

Toujours dans le sud du pays, une trentaine de camions et quelques dizaines de taxis bloquaient lundi matin dans le calme l'accès à la raffinerie Total de La Mède, empêchant les camions citernes d'aller et venir.

A Lille, transporteurs routiers et taxis menaient une opération escargot sur le périphérique de Lille. Parti vers 09H30 de Lille, le cortège a roulé jusqu'à l'ancien poste frontière de Reckem (Belgique) pour le bloquer symboliquement un quart d'heure "parce que le problème est européen".

Bertrand Ringot, secrétaire général de l'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles dans le Nord, a expliqué qu'"un camion, c'est entre quatre et cinq mille litres par mois, si le gasoil prend dix centimes, ça vous fait cinq cents euros de plus par mois. C'est pour ça que les entreprises tombent une à une".

A Rennes, ce sont quelque 90 poids-lourds et une demi-douzaine de taxis qui se sont rassemblés en début de matinée dans le sud de l'agglomération avant d'organiser une opération escargot sur la RN 157 en direction du péage de La Gravelle, sur l'A81 (Rennes-Paris).

A Lyon, quelque 450 transporteurs routiers ont mené une opération escargot avant d'être reçus par la préfecture. "Il s'agit de notre dernière opération pacifique", a averti Jacques Sorlin, délégué régional FNTR.

A Strasbourg, une centaine de chefs d'entreprise de transport alsaciens et franc-comtois ont manifesté. "On a une hausse de 15% de toutes les charges, péages d'autoroutes et carburant, et on nous parle de répercussions, mais à qui peut-on répercuter 15% de hausse", s'est interrogé le président de la FNTR Alsace/URTA (Union régionale des transporteurs alsaciens) Gérard Klinzig.

Dans le Languedoc-Roussillon, se sont les Jeunes Agriculteurs viticulteurs, au nombre d'une soixantaine, qui ont de nouveau bloqué l'accès au dépôt d'hydrocarbures de Frontignan près de Sète (Hérault), pour obtenir un gazole "totalement détaxé" avant d'être délogés en fin de matinée par les CRS.

En Bourgogne, les agriculteurs de la FDSEA continuaient de bloquer les deux dépôts pétroliers situés au sud de Dijon, occupés depuis jeudi.

Quant aux marins-pêcheurs, discrets durant le week-end, ils étaient en réunion lundi matin à Martigues pour décider de la suite à donner à leur mouvement. Dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales, où les criées sont toujours fermées, ils se préparaient à partir à Bruxelles où une manifestation est prévue mercredi avec leurs collègues européens. Une délégation d'Arcachon (Gironde) doit se joindre à eux.

La hausse des cours du pétrole a aussi une répercussion sur les compagnies aériennes. L'Association internationale du transport aérien a ainsi révisé drastiquement lundi ses prévisions, tablant désormais sur une perte de 2,3 milliards de dollars cette année, lors de l'ouverture de son assemblée générale à Istanbul, et lancé un appel à l'aide aux gouvernements

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