Poésie
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Poésie
Le lutrin
Nicolas Boileau-Despreaux 1674-1683
Je chante les combats, et ce prelat terrible,
Qui par ses longs travaux, et sa force invincible,
Dans une illustre eglise exerçant son grand coeur,
Fit placer à la fin un lutrin dans le choeur.
C'est envain que le chantre abusant d'un faux titre,
Deux fois l'en fit oster par les mains du chapitre:
Ce prelat sur le banc de son rival altier,
Deux fois le reportant l'en couvrit tout entier.
Muse, redy-moy donc quelle ardeur de vengeance,
De ces hommes sacrez rompit l'intelligence,
Et troubla si long-temps deux celebres rivaux.
Tant de fiel entre-t-il dans l'ame des devots?
Et toy, fameux heros, dont la sage entremise
De ce schisme naissant débarrassa l'eglise;
Vien d'un regard heureux animer mon projet,
Et garde-toy de rire en ce grave sujet.
Parmy les doux plaisirs d'une paix fraternelle,
Paris voyoit fleurir son antique chappelle.
Ses chanoines vermeils et brillans de santé,
S'engraissoient d'une longue et sainte oisiveté.
Sans sortir de leurs lits plus doux que leurs hermines,
Ces pieux faineans faisoient chanter matines,
Veilloient à bien disner, et laissoient en leur lieu
À des chantres gagez le soin de loüer Dieu.
Quand la discorde encor toute noire de crimes,
Sortant des cordeliers pour aller aux minimes,
Avec cet air hideux qui fait fremir la paix,
S'arresta prés d'un arbre au pié de son palais.
Là, d'un oeil attentif, contemplant son empire,
A l'aspect du tumulte, elle-même s'admire.
Elle y voit par le coche et d'Evreux et du Mans,
Accourir à grands flots ses fideles normans.
Elle y voit aborder le marquis, la comtesse,
Le bourgeois, le manant, le clergé, la noblesse,
Et par tout des plaideurs les escadrons épars,
Faire autour de Themis flotter ses étendars.
Mais une eglise seule à ses yeux immobile,
Garde au sein du tumulte une assiette tranquille.
Elle seule la brave, elle seule aux procez
De ses paisibles murs veut deffendre l'accez.
La discorde, à l'aspect d'un calme qui l'offence,
Fait sifler ses serpens, s'excite à la vengeance.
Sa bouche se remplit d'un poison odieux,
Et de longs traits de feu luy sortent par les yeux.
"quoy, dit-elle, d'un ton qui fit trembler les vitres,
J'auray pû jusqu'ici broüiller tous les chapitres,
Diviser cordeliers, carmes et celestins?
J'auray fait soûtenir un siege aux augustins?
Et cette eglise seule à mes ordres rebelle
Nourira dans son sein une paix eternelle?
Suis-je donc la discorde? Et parmi les mortels,
Qui voudra desormais encenser mes autels?"
À ces mots, d'un bonnet couvrant sa teste énorme,
Elle prend d'un vieux chantre et la taille et la forme.
Elle peint de bourgeons son visage guerrier
Et s'en va de ce pas trouver le tresorier.
Dans le reduit obscur d'une alcove enfoncée,
S'éleve un lit de plume à grands frais amassée.
Qui par ses longs travaux, et sa force invincible,
Dans une illustre eglise exerçant son grand coeur,
Fit placer à la fin un lutrin dans le choeur.
C'est envain que le chantre abusant d'un faux titre,
Deux fois l'en fit oster par les mains du chapitre:
Ce prelat sur le banc de son rival altier,
Deux fois le reportant l'en couvrit tout entier.
Muse, redy-moy donc quelle ardeur de vengeance,
De ces hommes sacrez rompit l'intelligence,
Et troubla si long-temps deux celebres rivaux.
Tant de fiel entre-t-il dans l'ame des devots?
Et toy, fameux heros, dont la sage entremise
De ce schisme naissant débarrassa l'eglise;
Vien d'un regard heureux animer mon projet,
Et garde-toy de rire en ce grave sujet.
Parmy les doux plaisirs d'une paix fraternelle,
Paris voyoit fleurir son antique chappelle.
Ses chanoines vermeils et brillans de santé,
S'engraissoient d'une longue et sainte oisiveté.
Sans sortir de leurs lits plus doux que leurs hermines,
Ces pieux faineans faisoient chanter matines,
Veilloient à bien disner, et laissoient en leur lieu
À des chantres gagez le soin de loüer Dieu.
Quand la discorde encor toute noire de crimes,
Sortant des cordeliers pour aller aux minimes,
Avec cet air hideux qui fait fremir la paix,
S'arresta prés d'un arbre au pié de son palais.
Là, d'un oeil attentif, contemplant son empire,
A l'aspect du tumulte, elle-même s'admire.
Elle y voit par le coche et d'Evreux et du Mans,
Accourir à grands flots ses fideles normans.
Elle y voit aborder le marquis, la comtesse,
Le bourgeois, le manant, le clergé, la noblesse,
Et par tout des plaideurs les escadrons épars,
Faire autour de Themis flotter ses étendars.
Mais une eglise seule à ses yeux immobile,
Garde au sein du tumulte une assiette tranquille.
Elle seule la brave, elle seule aux procez
De ses paisibles murs veut deffendre l'accez.
La discorde, à l'aspect d'un calme qui l'offence,
Fait sifler ses serpens, s'excite à la vengeance.
Sa bouche se remplit d'un poison odieux,
Et de longs traits de feu luy sortent par les yeux.
"quoy, dit-elle, d'un ton qui fit trembler les vitres,
J'auray pû jusqu'ici broüiller tous les chapitres,
Diviser cordeliers, carmes et celestins?
J'auray fait soûtenir un siege aux augustins?
Et cette eglise seule à mes ordres rebelle
Nourira dans son sein une paix eternelle?
Suis-je donc la discorde? Et parmi les mortels,
Qui voudra desormais encenser mes autels?"
À ces mots, d'un bonnet couvrant sa teste énorme,
Elle prend d'un vieux chantre et la taille et la forme.
Elle peint de bourgeons son visage guerrier
Et s'en va de ce pas trouver le tresorier.
Dans le reduit obscur d'une alcove enfoncée,
S'éleve un lit de plume à grands frais amassée.
crodan00- Nombre de messages : 22306
Age : 72
Localisation : Soings en sologne
Emploi : sans (handicapé)
Loisirs : jeux,ordinateur
Date d'inscription : 12/01/2007
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Re: Poésie
Depuis plusieurs mois,
Et comme chaque jour,
Je pense encore beaucoup à toi,
Mon doux et tendre amour.
Je repense aux bons moments,
Lorsque nous sommes ensemble,
A ces merveilleux instants,
Qui nous lient et nous rassemblent.
J'ai repensé à cette agréable sensation,
Quand tu es enlacée dans mes bras,
Que je perçois toutes les vibrations,
De ton corps jusqu'au bout des doigts.
Tout ces détails sont encrés en moi,
Au chaud, au fond de ma mémoire,
Cela me rend davantage amoureux de toi,
Toi qui me donne force et espoir.
Je t'aime pour tout ça,
Et pour plein d'autres choses encore,
J'aime tellement être avec toi,
A tes cotés, je me sent plus fort.
Et comme chaque jour,
Je pense encore beaucoup à toi,
Mon doux et tendre amour.
Je repense aux bons moments,
Lorsque nous sommes ensemble,
A ces merveilleux instants,
Qui nous lient et nous rassemblent.
J'ai repensé à cette agréable sensation,
Quand tu es enlacée dans mes bras,
Que je perçois toutes les vibrations,
De ton corps jusqu'au bout des doigts.
Tout ces détails sont encrés en moi,
Au chaud, au fond de ma mémoire,
Cela me rend davantage amoureux de toi,
Toi qui me donne force et espoir.
Je t'aime pour tout ça,
Et pour plein d'autres choses encore,
J'aime tellement être avec toi,
A tes cotés, je me sent plus fort.
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