Les clasico du foot

Celtic Glasgow - Glasgow Rangers

A Glasgow, les divisions politiques et religieuses se sont cristallisées dans un derby : le "Old Firm".

Quand les deux grands clubs glaswegiens se rencontrent, la ville se divisent en deux. D'un côté les supporters verts et blancs du Celtic, représentants de l'immigration irlandaise et catholique. De l'autre côté, les supporters bleus et blancs des Rangers, protestants et attachés à la monarchie britannique.

Le premier Old Firm a eu lieu en 1888. L'expression ferait référence aux bénéfices financiers que les deux équipes retirent de ce match, qui se joue toujours à guichets fermés.

Quand l'ancien du Celtic Mo Johnston a signé aux Rangers, il s'est mis à dos les fans des 2 équipes
L'affiche du championnat, qui passionne les médias et le peuple écossais, a parfois tourné au drame. Comme ce jour du 2 janvier 1971, où 66 supporters sont morts dans l'effondrement d'une tribune de l'Ibrox Park, le stade des Rangers.

Même quand les deux clubs font des efforts pour se rapprocher, les supporters ne jouent pas le jeu. En 1989, lorsqu'un ancien joueur du Celtic, Mo Johnston, a osé signer chez les Rangers, il s'est mis à dos les fans des deux équipes. Considéré comme un traître, il a vécu un véritable enfer sur le terrain (en étant constamment sifflé) et en dehors (sa femme s'est faite agressée dans la rue).

En décembre 2007, ce sont les Glasgow Rangers qui, avec 150 victoires pour 134 défaites, mènent au score face à leur éternel rival.

River Plate - Boca Juniors

	El Monumental, le stade de River Plate, vu d'avion

Le match qui oppose les deux clubs de Buenos Aires, River Plate et Boca Juniors, s'appelle "El Superclásico". Pas besoin de traduction !
Les deux équipes ont été créées dans le quartier pauvre de Boca, près du port de la ville. Mais River Plate a déménagé dans les années 1930 pour s'implanter dans une zone urbaine plus aisée, à Nuñez. De là est née la rivalité entre Boca Juniors, supportée par la classe ouvrière, et River Plate, dont les fans proviennent davantage des classes moyennes. C'est aussi pour ça que les supporters du Boca surnomment leurs vis-à-vis "Los Millonarios", les Millionnaires.
En 2004, le magazine anglais "The Observer" classait le Superclásico en tête de son classement des "50 événements sportifs auxquels il faut assister avant de mourir".

Sur les 24 matchs de championnat disputés depuis 1998, Boca Juniors en a gagné huit et son rival sept.

FC Barcelone - Real Madrid

	Le FC Barcelone a terminé la saison 2005-2006 avec 12 points d'avance sur le Real Madrid, un record

Le temps d'un match de football, c'est toute l'Espagne qui est divisée. Le duel entre le FC Barcelone et le Real Madrid symbolise l'opposition entre les Catalans et les Castillans.
La division remonte à la guerre civile espagnole, quand les Madrilènes étaient associés à la royauté et les "Blaugrana" à l'indépendance démocratique régionale.
Depuis 1902, les joueurs de Madrid et de Barcelone se sont rencontrés 234 fois (le prochain Clásico a lieu le 23 décembre au Camp Nou). L'avantage revient aux Catalans, qui ont remporté 8 face à face de plus que leurs rivaux.
La saison dernière, un événement unique s'est produit. A l'issue de la saison 2006-2007, les deux clubs étaient à égalité de points au classement général (76 points chacun). La première place du Championnat a donc été attribué, comme le veut le règlement espagnol, au meilleur des deux confrontations.

En 2007, les deux Clásico ont départagé le Real Madrid et le FC Barcelone

A ce petit jeu, ce sont les "Merengues" de Madrid qui ont été les plus forts. En gagnant 2-0 au match l'aller et en obtenant le match nul à Barcelone (3-3), les Madrilènes avaient été champions d'Espagne.

Lyon - Saint Etienne

	Raymond Domenech, ancien joueur et entraîneur de l'OL, aimait provoquer les Verts

Entre Lyon et Saint-Etienne, c'est la guerre des Gaules. Le premier derby régional a eu lieu le 23 décembre 1945. Après 84 matchs d'opposition, c'est "Saint-Etienne la populaire" qui mène au score devant "Lyon la bourgeoise".
Au cours de ces six décennies d'affrontements sur le terrain, les provocations verbales n'ont pas manqué. Raymond Domenech, ancien joueur de l'Olympique Lyonnais, était un habitué des tacles et des phrases assassines. Petits extraits choisis : "Contre les Verts, c'est beaucoup mieux quand la victoire n'est pas méritée". Ou encore, "J'aime le théâtre parce que le vert y est la couleur maudite".
Les meilleurs buteurs de ce derby du Rhône sont Fleury Di Nallo pour l'OL (14 buts) et Hervé Revelli pour Saint-Etienne (11 buts).
Parmi les joueurs qui ont porté les couleurs des deux clubs, il y a Aimé Jacquet, Laurent Fournier et Guy Lacombe.

Arsenal - Tottenham

En Angleterre, il y autant de chocs que d'équipes engagées dans le championnat ! Cependant, la rivalité entre les Gunners d'Arsenal et les Spurs de Tottenham est particulièrement relevée. Elle porte même un nom : le "North London Derby".

	Sol Campbell est un des rares joueurs à avoir évolué à Tottenham (1992-2001) et à Arsenal (2001-2006)

L'origine de la brouille date de 1913. Cette année-là, Arsenal quitte son stade Manor Ground, construit dans l'est de Londres, pour s'implanter dans le nord de la ville, à Highbury. L'arrivée de ce concurrent n'a jamais été acceptée par le club local, Tottenham.
Depuis leur première opposition, le 19 novembre 1887, les Londoniens ont joué 127 matchs de championnat l'un contre l'autre. Arsenal ne possède que 5 victoires de plus que les Spurs. Mais il faut savoir que Tottenham n'a pas dominé son voisin depuis 1999.

Arsenal et Tottenham ont gagné le Championnat deux fois sur le terrain de leurs ennemis

Tottenham a été sacré deux fois champion d'Angleterre sur le terrain d'Arsenal, et vice-versa. Les Gunners ont gagné le championnat à White Hart Lane en 1970-1971 et en 2003-2004 (buts de Robert Pires et Patrick Vieira).

FC Porto - Benfica Lisbonne

Depuis une vingtaine d'années, le gros choc du championnat portugais oppose le FC Porto et le Benfica Lisbonne. Les "Bleu et Blanc" représentent le nord du pays et la modernité du Portugal. Face à eux, les "Rouge" symbolisent le sud lusitanien, celui de la capitale et du pouvoir traditionnel.

	Estadio do Dragao, le stade du FC Porto

Dans leur tête à tête, les deux clubs sont à égalité. Sur 229 matchs joués l'un contre l'autre, le FC Porto et le Benfica Lisbonne ont remporté chacun 89 "Classico".
Le Lisbonne SL a gagné 30 fois le championnat portugais, contre 22 pour son rival de Porto, double champion en titre. Lisbonne a remporté la Coupe d'Europe en 1961 et 1962. Quant au FC Porto, il s'est imposé en Ligue des champions en 1987 et 2004, ainsi qu'en Coupe de l'UEFA en 2003.

Cette année, les présidents des deux clubs ont mis de l'huile sur le feu, en s'accusant mutuellement d'avoir organisé des matchs truqués et d'être corrompus.

OM - PSG

Le choc entre l'Olympique de Marseille et le Paris Saint Germain fait figure d'exception parmi les autres "clasico". Ici, pas de haine ancestrale à l'origine du choc, mais un arrangement entre deux clubs en quête de financement.

	Parisiens et Marseillais se sont rencontrés pour la première fois en 1971

La pseudo-rivalité serait née dans les années 1980, comme le prétendent Jean-François Pérès et Daniel Riolo, auteurs de "OM-PSG, PSG-OM, les meilleurs ennemis" (2003). Canal Plus vient alors de racheter le PSG et a besoin d'un adversaire de taille pour augmenter l'audience télévisée des matchs de foot. De l'autre côté, l'OM de Bernard Tapie recherche un concurrent digne de son standing pour garnir son stade et croître sa popularité.
Les deux journalistes révèlent qu'en 1993 la chaîne cryptée a payé 3,5 millions d'euros à l'OM pour lui préacheter les droits de retransmission de ses futurs matchs européens, alors que le club phocéen était relégué en deuxième division suite à l'affaire OM-VA. Le but : donner un coup de pouce (financier) aux Marseillais, pour qu'ils retrouvent l'élite au plus vite.

Le clasico du foot français résulte d'un accord entre Canal Plus, repreneur du PSG, et l'OM de Bernard Tapie

Des dérapages verbaux et quelques matchs sous haute tension ont fait de ce coup médiatique un véritable enjeu sportif. En 1989, le vainqueur du Clasico a aussi été champion de France cette année-là. C'est Marseille qui s'est finalement imposée dans les arrêts de jeu. Trois ans après, l'entraîneur du PSG, Arthur Jorge, se lâchait dans "L'Equipe" : "On va leur marcher dessus !"

Depuis, la rivalité n'a cessé de croître, jusqu'à devenir intolérable. Au cours d'un PSG-OM de la saison 2000-2001, un supporter phocéen a reçu un siège venant des tribunes parisiennes du Parc des Princes. Il est aujourd'hui paralysé à vie.

Liverpool - Everton

	Les matchs entre le FC Liverpool et Everton sont toujours très accrochés

Le "Merseyside derby" est le plus ancien derby d'Angleterre, Liverpool et Everton s'affrontant au plus haut niveau depuis 1962. Les deux clubs ont une histoire commune. Au 19e siècle, Everton jouait sur l'actuel terrain de Liverpool, à Anfield Road, avant que le propriétaire du stade ne les déloge pour fonder le FC Liverpool.
A Liverpool, les familles ont souvent des supporters dans les deux camps. A l'origine, le choc entre les deux clubs n'en était pas un : on parlait alors de
"Friendly derby".
Les passe d'armes existent, mais Liverpool et Everton ont appris à cohabiter, notamment grâce aux nombreux transferts de joueurs. Même les supporters font preuve de solidarité entre eux.

En 2007, quand un jeune fan de 11 ans d'Everton s'est fait assassiné en pleine rue, le FC Liverpool a invité toute sa famille à assister à un match de Ligue des champions. Pour la première fois de l'histoire, Johnny Todd, l'hymne d'Everton, a été joué dans Anfield Road.

FC Séville - Betis Séville

Cela fait plus de 100 ans que les deux clubs sévillans, qui vivent à un kilomètre l'un de l'autre, se font la guerre.

	Juande Ramos, ancien coach du FC Séville, a été agressé par un supporter béticos pendant un derby

En 1905, de riches entrepreneurs miniers et viticoles créent le "Sevilla FC". Seulement deux ans après, le "Betis Balompié" voit le jour à la suite du refus des dirigeants du FC Séville d'engager un joueur qui était ouvrier. Depuis, l'antagonisme entre le club bourgeois et le club populaire s'est creusé.
Cette année, la violence est montée d'un cran, les dirigeants des deux équipes allant même jusqu'à se battre en tribunes officielles. Fin février, l'ancien entraîneur du FC Séville, Juande Ramos, est sorti du stade du Betis sur une civière, après avoir reçu une bouteille d'eau sur le crâne.
Pour la presse locale, pas question de prendre position. "L'Estadio Deportivo", un quotidien sportif qui tire à 14 000 exemplaires, consacre chaque jour 6 pages à chacune des deux équipes. Cela n'empêche pas les journalistes de recevoir une dizaine d'appels téléphoniques par jour, leur impartialité étant constamment remise en cause.

Flamengo - Fluminense

Les médias étrangers se focalisent souvent sur le "Clássico dos Milhões", le derby des foules qui oppose Flamengo à Vasco de Gama. Mais le derby le plus intense de Rio de Janeiro a lieu entre Flamengo et Fluminense.

	Le derby entre Flamengo et Fluminense se joue au stade Maracanã, à Rio de Janeiro

Le "Fla-Flu", comme l'appellent les Brésiliens, se joue au stade Maracanã le jour de la Saint Sébastien, le patron de la ville. Le record d'affluence date de décembre 1963 : plus de 177 000 personnes avaient assisté au duel entre les deux clubs.
Le Fla-Flu a été joué plus de 360 fois, mais seulement 10 victoires séparent les ennemis de Rio.
La rivalité vient en partie du fait que l'équipe de foot du Flamengo s'est formée à partir d'une dissidence de l'équipe du Fluminense, au début du 20e siècle. Des oppositions sociales divisent aussi les supporters : Flamengo représente les classes populaires tandis que Fluminense rassemble un public plus aisé.
Au Brésil, les chocs les plus disputés opposent des clubs venant de la même région ou de la même ville. A São Paulo par exemple, il y a quatre grandes équipes qui se battent pour la conquête de la cité : Palmeiras, Corinthians, Santos et São Paulo. Au sud du pays, le duel se joue entre Internacional et Grêmio.

AS Rome - Lazio Rome

	Face à face entre les joueurs de l'AS Rome et ceux de la Lazio

En 1927, les quatre clubs de Rome se retrouvent pour tenter de ne former qu'une équipe. Le Roman, l'Alba et le Fortitudo acceptent de se fondre dans une entité commune, l'AS Roma. Seule la Lazio refuse cette fusion.
Si le "Derby della Capitale" passionne autant les Romains, c'est que des divisions politiques et sociales se sont greffées à ce match. La Lazio a été fondé dans un quartier aisé de la capitale, le Prati, alors que l'AS Rome est né dans les quartiers pauvres du sud.
Dans le Stadio Olympico, où se jouent tous les derbys romains depuis 1953, les supporters ont chacun leur camp. Ceux de la Roma occupent la tribune sud (curva Sud), le virage nord étant la propriété des fans de la Lazio.

Olympiakos du Pirée - Panathinaïkos

	Un joueur de l'Olympiakos du Pyrée en action

Cette année, c'est "le derby des éternels ennemis" qui a ouvert la saison du championnat de Grèce (0-0). Ce choc des titans rassemble sur le terrain les deux clubs les plus titrés de Grèce, dans une ambiance survoltée. L'Olympiakos revendique 35 titres de champion de Grèce (dont les 3 derniers). Son rival, le Pana, n'a gagné le Championnat "que" 19 fois mais a plus grande expérience européenne.
L'Olympiakos, qui est ancré dans la zone portuaire d'Athènes (le Pirée), est réputé pour être plus proche du peuple que des élites grecques. Le Panathinaïkos, lui, se veut fédérateur. Etymologiquement, son nom veut dire "Tous les Athéniens". Cependant, cette distinction ne veut plus dire grand chose actuellement. Les supporters des deux clubs ne sont attachés à aucune catégorie sociale.

Dortmund - Schalke 04

	Fin 2007, le Borussia Dortmund a privé Schalke 04 du titre en remportant le derby du Rhin

La rivalité entre les deux clubs de la Ruhr a pris de l'ampleur l'année dernière, quand Schalke 04 s'est rendu chez son voisin lors de l'avant dernière journée du championnat d'Allemagne. S'il gagnait sur la pelouse du Signal Iduna Park, le club de Gelsenkirchen était assuré de s'emparer du titre national. Or, le Borussia Dortmund s'est imposé 2-0 à domicile, privant ainsi son éternel rival d'un trophée qui lui échappe depuis 1958.
Cela faisait trois saisons que Dortmund n'arrivait plus à gagner dans son stade contre Schalke 04.
En comptant l'année 1925, date du premier "Revierderby", Dortmund et Schalke 04 se sont rencontrés à 130 reprises, toutes compétitions confondues. Le Borussia a gagné 45 matchs, tandis que Schalke 04 s'est imposé 52 fois

Galatasaray - Fenerbahçe

	Les supporters de Fenerbahçe traversent le Bosphore pour aller dans le quartier de Galatasaray

Cela fait 100 ans que les deux clubs stambouliotes co-existent, mais la rivalité ne s'est jamais apaisée. Galatasaray a été créé en 1905 dans une école française implantée dans le centre d'Istanbul. Fenerbahçe a vu le jour clandestinement, deux ans plus tard de l'autre côté du Bosphore, dans la partie asiatique de la Turquie.
La rivalité ne repose que sur l'attachement des habitants d'Istanbul à leur quartier et au club qu'ils supportent depuis tout petits. Pourtant, l'animosité entre les deux camps de supporters a pris de l'ampleur au fil du temps, le paroxysme étant atteint en 1996.
Galatasaray et Fenerbahçe se sont en effet retrouvés en finale de la Coupe de Turquie, le 24 avril 1996. Fou de joie après avoir gagné le
match, l'entraîneur de Galatasaray, Graeme Souness, était allé planter le drapeau du club dans le rond central de Fenerbahçe. La police avait dû escorter le technicien écossais jusqu'aux vestiaires...

Slavia - Sparta Prague

	L'AXA Arena, le stade du Sparta, n'affiche souvent complet que pour le derby face au Slavia

S'il y a un match que les spectateurs tchèques ne manquent sous aucun prétexte, c'est bien "le derby des S", entre le Slavia et le Sparta de Prague. C'est quasiment le seul match à guichets fermés de la saison !
Là encore, la rivalité vient de la proximité géographique des clubs et de leur distinction sociale. Le Slavia est né en 1892 grâce à des intellectuels praguois. Son image est donc celle d'un club élitiste, par opposition au Sparta qui a été créé un an plus tard.
Cette différence est loin d'être anodine. Quand le régime communiste s'est installé en Tchécoslovaquie, dans les années 1940, l'Etat a décidé de couper les vivres au Slavia. Le club était jugé trop bourgeois. Surtout, sa proximité avec les intellectuels dérangeaient le pouvoir.

Ajax Amsterdam - Feyenoord Rotterdam

Si vous aimez le beau jeu et le fair-play des supporters, n'allez pas assister à un "Klassieker", ce terrible duel entre l'Ajax et le Feyenoord.

	Une tribune du Feyenoord Rotterdam lors d'un match contre l'Ajax Amsterdam

En 1997, deux groupes de fanatiques se sont affrontés dans un champ à l'extérieur d'Amsterdam. La "bataille de Beverwijk" a fait un mort, Carlo Picornie, et des dizaines de blessés.
Ce tragique événement n'a pas freiné la folie des supporters. Il y a trois ans, le milieu de terrain de Rotterdam Jorge Acuña a dû se faire soigner à l'hopital après s'être fait agresser par des fans d'Amsterdam, pendant un match de l'équipe réserve.
La bêtise des hooligans néerlandais s'appuie sur des antagonismes entre les deux villes : Amsterdam est perçue comme le berceau
intellectuel des Pays-Bas, par opposition au port de Rotterdam qui est un bassin ouvrier. D'un point de vue politique, les deux communautés se divisent assez clairement entre libéraux de gauche et conservateurs de droite.

Steaua - Dinamo Bucarest

Le Steaua et le Dinamo Bucarest représentent 41 titres de champion de Roumanie à eux deux. Après avoir longtemps été un enjeu politique, ce match au sommet est redevenu un combat sportif.

	Le stade Ghencea du Steaua Bucarest appartient toujours au ministère roumain de la Défense

Ce sont des officiers roumains qui ont créé le Steaua en juin 1947. Le club de football n'a rompu ses attaches avec l'armée qu'en 1998, en étant racheté par un homme d'affaires. Pendant longtemps, la famille du dictateur Ceaucescu s'est immiscée dans les affaires du club. Aujourd'hui, l'armée n'est liée au Steaua que par le stade Ghencea, dont elle est toujours propriétaire, par le nom et le logo (Steaua signifie "étoile", une référence à l'Armée Rouge).
Quant au Dinamo Bucarest, qui lui aussi n'a connu que la première division roumaine, c'est le ministère de l'Intérieur qui l'a fondé en mai 1948. C'est le champion de Roumanie en titre.
Des incidents opposent souvent les supporters. Le 10 mai 1997, des hooligans du Dinamo ont mis le feu à une tribune du stade Ghencea, après la défaite de leur équipe.

	Le stade Mohamed V accueille tous les derbys de Casablanca

Situé en plein cœur de Casablanca, le stade Mohamed V est le lieu de retrouvailles pour le Raja et le Wydad, les deux clubs rivaux de la ville. Les jours de match, la tension entre supporters est telle que les rues se transforment en champ de bataille.
Le 20 octobre dernier, en Coupe du Roi, le derby a dégénéré une fois encore. Les autorités ont donc décidé de faire jouer le prochain duel au stade Moulay Abdellah de Rabat, situé à l'extérieur de la capitale marocaine. Au lieu d'évoluer devant plus de 60 000 personnes, les "Diables Verts" du Raja et les "Rouges" du Wydad se sont rencontrés devant 5 000 spectateurs.
Le Raja est le club le plus riche du Maroc, voire de l'Afrique entière. Il a été fondé en 1949 par "Père Jégo", alias Affani Mohamed Ben Lahcen, un nationaliste et journaliste sportif marocain. Le Wydad Athletic Club est né une dizaine d'années plus tôt, en réaction à l'oppression du protectorat français.

CSKA Sofia - Levski Sofia

	Les matchs du Levski Sofia sont toujours très surveillés par la police

C'est "l'éternel derby", comme on l'appelle en Bulgarie. Les deux clubs de la capitale se vouent une haine féroce depuis des décennies, mais le grand clash date de 1985. Lors de la finale de la Coupe de Bulgarie, une bagarre générale éclate sur le terrain et dans les tribunes. Le Parti communiste bulgare exclu alors certains footballeurs à vie, et décide de renommer les deux clubs.
Chaque duel est désormais surveillé par plus de 1 500 policiers. Cet impressionnant dispositif anti-émeute a été mis en place en 2001 après le meurtre d'un supporter de Sofia, victime de l'explosion d'une bombe.
Dans le passé, les fans du Levski venaient principalement des quartiers pauvres périphériques de Sofia. Le CSKA avait une réputation plus élitiste, qui a disparu aujourd'hui. Sur les 165 derbys joués, le Levski Sofia en a remporté 72. Il y a eu 42 matchs nuls et 51 victoires pour le CSKA.